Annales des Mines (1868, série 6, volume 13) [Image 59]

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GISEMENTS DE CHAUX PHOSPHATÉE.

GISEMENTS DE CHAUX PHOSPHATÉE.

reconnu Berzelius, une petite quantité de phosphore. Mais au lieu d'y constituer des phosphates, comme il arrive tou-

tefois on n'y a rencontré ni granite, ni gneiss, ni aucune des roches de la même famille, ni même aucun des minéraux constituant des roches granitiques. C'est seulement dans les régions profondes du globe qu'il faut aller chercher les analogues des météorites, c'est-à-dire dans les roches qui ne nous parviennent qu'à la suite d'éruptions qui les ont fait sortir de leur gisement initial. Cette ressemblance porte tout particulièrement sur des roches de la famille du péridot, qui ne diffèrent réellement des météo-

jours par les roches terrestres, il s'y trouve à l'état de

phosphures, genre de combinaison qui n'a pas encore été signalé dans notre globe. Ces combinaisons, le plus souvent invisibles, se sont parfois isolées et constituent des phosphures de fer et de nickel, auxquels on a donné les DOMS de schreibersite et de rhabdite. Ce sont ces phosphures qui, en raison de leur insolubilité dans les acides et de leur disposition régulière dans les réseaux cristallins defer nickelé, contribuent à la production

de ces figures si remarquables et si connues qui caractérisent les fers météoriques et que l'on a nommées figures de 1Vidmanstaetten. Ces observations ne s'appliquent pas seulement aux fers météoriques (holosidères, syssidéres et polysidères), mais aussi

aux grains métalliques, quelquefois extrêmement fins qui sont disséminés dans les météorites dites pierreuses. On peut donc conclure d'une manière générale que les météorites renferment des phosphures au moins en petite quantité. Entre autres conséquences qu'on peut tirer de ce fait, nous en formulerons trois 10 Les météorites nous apportent une preuve de la diffusion générale du phosphore à travers les ,espaces célestes, comme dans notre globe, à la surface duquel il remplit un rôle fondamental dans l'économie des êtres vivants. 2° Dans ces masses extra-terrestres formées de silicates anhydres et dont les analogies avec les produits de voie sèche annoncent si clairement le mode de formation ignée, on est forcé de reconnaître, non moins que dans nos roches volcaniques, l'origine inorganique du phosphore. 5° Enfin, on a reconnu que ces météorites, et particulièrement celles du type le plus commun, présentent des analogies frappantes avec certaines roches terrestres. Tou-

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rites du type commun que par un degré plus avancé d'oxydation. Les expériences synthétiques ont contribué à préciser ces analogies et même certaines identités (*). doit reconnaître dans la réunion de ces faits une nouvelle confirmation qui, bien que tirée d'un peu loin, n'en est pas moins décisive, de la position initiale du grand réservoir du phosphore dans les régions profondes du globe.

Ainsi, au point de vue de la dispersion du phosphore, comme pour bien d'autres sujets, les masses extra-terrestres ou cosmiques dont les météorites nous apportent des échantillons, élargissent, d'une manière imprévue, le champ des observations restreintes jusqu'à présent aux régions superficielles de notre globe, les seules qui soient directement accessibles à nos investigations : les régions profondes du globe tiennent en réserve le phosphore, aussi bien que d'autres corps que l'on a pu croire l'apanage des parties externes. r) Annales des mines, 6 série, t. XIII, p.

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