Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
452
GISEMENTS MÉTALLIFÈRES
Les Vénitiens paraissent avoir repris pendant le douzième siècle l'exploitation abandonnée par les Romains, et le résultat de leurs travaux ajoutés à ceux de ces derniers a été le percement de deux grandes galeries reliées entre elles par un puits vertical de 46 mètres. La galerie supérieure, très-irrégulière de forme, devra être redressée pour servir à l'exploitation du filon. On a commencé ce travail, et le filon y a présenté les* caractères habituels des affleurements : richesse moindre, dissémination de la galène en mouches très-fines dans un excès de gangue. La galerie inférieure, longue de 420 mètres dont 32o sur le filon, ayant été pratiquée très-près du torrent et à
une faible profondeur au-dessous de ce dernier, a été bientôt envahie par les eaux et les matériaux d'infiltration. Le déblayage en a été activement entrepris, il y a deux ans, -mais le mauvais état des boisages et le peu de solidité du toit, près des Toints les plus exposés à' l'infiltration, ont nécessité l'abandon d'un travail 'qui présentait des dangers constants pour les ouvriers. On a alors commencé une galerie nouvelle Maria Siollen, pratiquée tout entière dans le mur du filon et assez éloignée
du torrent pour que l'on n'ait plus à redouter l'invasion de ce dernier dans les travaux. Comme d'ailleurs la pente de l'ancienne galerie est extrêmement forte (5 o/o) , on gagnera, avec la nouvelle, un massif qui aura une épaisseur de 20 mètres à son extrémité et qui sera d'une exploitation facile et immédiate depuis le point où la différence de niveau, entre les deux galeries, atteint 5 mètres.
Pour accélerer le travail, on a attaqué la galerie par plusieurs points à la fois, en la reliant à la galerie ancienne
par de petites descentes traversant obliquement le filon en avant de l'éboulement. Leur percement, comme aussi celui de la galerie elle-même. qui, pendant un certain
DANS LA LOMBARDIE.
455 temps, a longé le filon, ont permis de constater l'enrichissement de ce dernier, tant en galène qu'en argent, à mesure
que l'on s'enfonçait. Une fois l'éboulement franchi, on regagnera l'ancienne galerie, en parfait état au delà de ce point, par un petit puits vertical de 5 mètres de haut qui permettra d'opérer promptement le déblayage. Dès lors, il faudra faire marcher de front le percement
de Maria-Stollen et l'exploitation en gradins droits du massif interposé, et en même temps commencer l'exploita-
tion, par gradins renversés, du puissant étage compris entre les deux galeries anciennes. Le puits vertical qui les relie donnera toutes les facilités désirables pour sous-diviser ce massif suivant les besoins de l'exploitation. Enfin, pour assurer l'avenir des travaux et permettre au filon de la Tor-. gola de devenir le centre des exploitations du val Trompia, il faudra commencer une galerie basse au niveau de la Mella, qui donnera un nouvel étage de 4o mètres de hauteur environ, plus éloigné des affleurements et par suite plus ré-
gulier et plus riche que celui que les anciens ont préparé sans l'abattre. Voici d'ailleurs quelques chiffres qui permettront de se faire une première idée de la richesse de ces deux massifs. Dans la galerie neuve (Maria-Stollen) on a recoupé, à deux reprises différentes, le filon en tout ou en partie ; il avait, à l'une et l'autre intersection, une puissance voisine de 5 mètres, et la partie métallifère, qui occupait environ la moitié dufilon, présentait une teneur moyenne de 25 p. I oo de plomb. Plus loin, une traverse afait voir une puissance de 5 mètres, à demi minéraliséeet renfermant près de 5o p. too de plomb. Enfin, dans une dernière traverse, la partie métallifère du filon était de 4 mètres, 'et 'de plus on trouvait encore des mouches de galène dans le terrain schisteux du
mur. Mais comme dans les dernières parties du travail, la blende. était devenue plus abondante, nous admettrons TOME XIII, 1868.
30