Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
202
CONSTITUTION GÉOLOGIQUE.
RESSOURCES MINÉRALES DE VICDESSOS.
cendant elle se rapproche peu à peu de la verticale jusqu'à avoir au niveau de Becquey un pendage de plus de 7o degrés. Les ramifications de minerai au toit sont rares, une seule assez importante a pu être constatée au niveau de SainteBarbe ; vers le niveau d'Orléans, situé à 4o mètres au-dessus de cette dernière mine, elle se sépare de l'amas principal, descend dans son toit de 5o à 6o mètres de haut et se prolonge pendant 8o à .100 mètres du côté du jour ; son
épaisseur moyenne est de i à 5 mètres ; en profondeur, elle s'éloigne au plus de 20 mètres du grand gîte, diminue de puissance à mesure qu'elle s'éloigne et ne tarde pas à disparaître. Les roches qui l'enclavent sont les calcaires feuilletés du toit toujours plans et réguliers, sans contournements, sans plissements, sans ondulations indiquant l'érosion des roches par l'action dissolvante des eaux ; à l'angle de soudage et dans le voisinage sont des roches spathiques et rouges ; mais à mesure que la veine secondaire s'éloigne, en descendant, de l'amas principal les calcaires encaissants sont gris et séparés du minerai par une salbande d'argile bien nette surtout du côté du toit.
En général le calcaire gris du toit ne présente
point
d'auréoles irrégulières de calcaire rouge, de pénétrations entre-croisées de veines minérales, de surfaces bosselées ou crevassées, il est presque toujours plan, à surface lisse,
ondulée pour suivre les variations de l'amas.
Roche du mur. -La paroi du mur est rarement plane sur de grandes étendues, elle est presque toujours plus ou moins bosselée, arrondie et présente des traces fréquentes de l'action des eaux qui ont une tendance à se reporter toutes au mur, pour ronger les parties plus tendres et y creuser des grottes plus ou moins vastes, tantôt vides, tantôt pleines de minerai ; la salbande est souvent épaisse ; assez fréquemment, elle n'est pas formée d'argile pure, comme au toit, mais d'un mélange d'argile, mauvais minerai et
203
cailloux arrondis de calcaire rouge et spathique ; ces grottes,
produit de l'action des eaux sur la roche du mur, se rencontrent à tous les niveaux depuis le sommet de la montagne jusqu'à Becquey ; elles arrivent souvent fort à propos pour faciliter l'écoulement des eaux, qui suintent assez souvent dans les chantiers voisins du mur; elles sont parfois empiétement vides, parfois en partie remplies par le minerai et se voient surtout aux terminaisons des amas, il en existe de remarquables au mur des avancées de la Craugne
et du Poutz, à Capeil mur de PAuriette ; ces grottes sont très-vastes et d'un accès facile ; le plus souvent les grottes ne sont que des fissures de moins d'un demi-mètre de large, inaccessibles, qui se prolongent sur de grandes étendues en ramifications irrégulières ; on en connaît plusieurs au mur de Becquey et de l'Escudelle ; la quantité d'eau fournie par quelques-unes est très-abondante et autorise à leur présumer de vastes ramifications. Le mur n'est pas seulement criblé de cavités ; en dehors des grandes veines secondaires qui s'y ramifient en se déta-
chant des amas principaux, il est très-souvent pénétré, jusqu'à une distance de 15 à 20 mètres, d'oxyde de fer dans toute sa niasse ; souvent il est recoupé de petits filets d'argile ou de minerai, qui font corps avec les amas et s'en éloignent toujours en descendant, jamais en montant, pour disparaître à des profondeurs variables; assez rarement certaines fentes du mur sont remplies de sables et gros graviers.
Aux affleurements surtout et dans les régions où le gîte est peu incliné, le calcaire du mur est pénétré de veines minérales qui s'y croisent et s'entrelacent en tous sens en transformant toute la roche du voisinage en calcaire spa-
thique, saccaroïde et chargé d'oxyde de fer. Outre ces entrelacements, on voit parfois au milieu de la masse métallifère, des veines calcaires qui la divisent en deux ou plusieurs bancs parallèles; ces veines font corps TOME XIV, 1868.
/