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Ttli'ORIE DE LA SURFACE ACTUELLE
preuves ; et pendant près d'un siècle , les ouvrages de Géologie ne continrent que des efforts pour trouver des causes physiques à cette grande
catastrophe, ou pour en déduire comme effet, l'état actuel de la surface du globe. Leurs auteurs oubliaient que le déluge nous est donné dans la Genèse, comme un miracle, ou comme un acte immédiat de la volonté du .Créateur , et qu'il- est par conséquent bien superflr. de lui chercher des causes secondaires. Mais vers le premier tiers du dix-huitième siècle, on en vint à penser qu'une seule inondation , quelque violente qu'elle fût, ne pouvait avoir produit des effets aussi immenses, et dont chaque jour constatait davantage la grandeur. On se crut donc obligé d'admettre une longue série d'opérlations , soit lentes soit subites , et ceux des géologistes qui accordèrent encore au déluge une existence réelle, le considérèrent simplement, comme la dernière des révolutions qui, ont contribué à mettre notre globe dans l'état où nous le voyons. Ce pas une fois fait, les hypothèses ne connurent plus de limites. On vit renaître dans cette partie de l'histoire naturelle , la méthode systématique de Descartes que. Newton semblait avoir bannie pour jamais de toutes les sciences physiques. Chacun imagina un principe trouvé d'avance à priori, ou fende seulement sur un très-petit nombre d'observations partielles , et employa toutes les forces de son esprit à y soumettre, bien bu mal, les faits parvenus à sa connaissance. Mais par une fatalité presque inconce-
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vable , au milieu de tous ces efforts, on négligea presque entièrement d'étendre la connaissance des faits ; et lorsqu'on songe que Leibnitz et Buffon sont au nombre des philosophes dont je parle ici , on conviendra bieit. que ce n'était ni faute de génie , ni faute de talent , que l'on avait pris une route aussi fausse.
C'est ainsi que le nombre des systèmes dne géologie s'est tellement augmenté , qu'il y en a , aujourd'hui , plus de quatre-vingts , et qu'il a fallu les classer dans un certain ordre , seulement , pour aider la mémoire à en retenir les principaux traits; et l'exemple meilleur, donné depuis une trentaine d'années par quelques savans, a si peu dégoûté d'ajouter à cette longue liste que nous voyons éclore tous les jours des systèmes nouveaux, et que, les journaux scientifiques sont remplis des attaques et des défenses que leurs auteurs s'adressent réciproquement.
Comment tant d'hommes d'esprit, pleins de science et de bonne foi, peuvent-ils être si peu d'accord et continuer si long-tems de semblables controverses ? La raison en est fort simple ; c'est que l'un d'entré eux eut-il raison, ni lui ni les autres ne pourraient le savoir. Pour savoir si un fait est dû à une cause , il faur connaître la 'nature de la cause et les circonstances du fait.
Or, que sont , dans l'état actuel des scien-
ces , les auteurs des systèmes géologiques, sinon des gens qui cherchent les causes des faits. qu'ils ne connaissent pas; peut-on itnaginer un: but plus chimérique ? Oui ;. l'on ignore nous ne disons pas e 4 seuleE