Journal des Mines (1808, volume 23) [Image 51]

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OBSERVATIONS MINÉB.ALOGIQTJES

FAiTÈS EN GALICIE. 99 lieux ; le tonnerre qui gronde, si votre guide jette une pierre dans ce lac infernal pour le faire trembler avec vous ; les bords de ce lac noir revêtus de cristaux de sel qui les tapissent d'un blanc mat ; les tourbillons épais de la fumée rouge des flambeaux qui se multiplient dans le miroir de ces ;eaux souterraines;., tout vous présente l'image- des "approches de l'enfer.

C'est donc une erreur bien grande de croire que les mines de Wieliczka donnent des bénéfices considérables. Des mines, dans l'administration desquelles on divise le kreuzer en 36 parties pour porter de la justesse dans le calcul, ne sont pas d'une grande richesse. Je n'approuve pas cette minutieuse exactitude ; car je suis persuadé que le papier et le tems employé à calculer des fractions d'une trente-sixième partie d'un. kreuzer,,

coûtent plus que le profit qu'on en retire ; et je crois pouvoir prouver, par ce seul fait, que les mines de Wieliczka ne sont pas ce que les Polonais présument. Quoique ces mines ne soient pas aussi an-

lime via Tartarei quce fert Acherorttis ad undas , _Vergue dornos ditis vacuas et mania regna.

Il n'est pas nécessaire de remarquer que la ville de Wieliczka étant entièrement minée,

les maisons qui s'y trouvent courent le risque de s'écrouler par un tremblement de terre ou uni

ciennes que celles de Bochnia , elles sont pourtant beaucoup plus belles. On ne peut rien comparer à ces galeries vastes et larges, taillées dans

le roc de sel qui brille à la lumière des flambeaux , comme s'il était parsemé de diamans. Les nuances diverses que présente le sel, les dessins variés des veines de plâtre qui le parcourent, et des couches ondulées dans lesquelles on admire encore l'ouvrage de l'océan vous ar-

rêtent à chaque pas. Quel spectacle imposant, quand vous entrez dans une grotte, dont le pla-

fond se perd dans la nuit des souterrains, et

dont le fond est enseveli dans celle d'un abîme qui s'ouvre à vos pieds ! Lorsqu'en suivant la

lampe de votre guide, vous hasardez de des-

cendre dans cet abîme, quel sera voire étonnement, si tout d'un coup, à cent toises sous terre, vous vous voyez au bord d'un lac noir étendudevant vous ! L'écho solennel qui, en répétant VOS paroles d'un ton rauque et tremblant, éveille le silence de la nuit éternelle qui règne dans ces

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accident dans les travaux souterrains. Il v a cependant très - peu d'exemples d'accidens 'fâcheux , et les eaux même n'y paraissent pas aussi dangereuses que l'on vient de le dire. Vous me dispenserez de vous donner l'histoire des mines de Wieliczka : elle se trouve dans plusieurs géographies, et- je crois même dans Cellarius. Le couvent des Bénédictins à Tyniez , possède, à ce qu'on dit, quelques manuscrits concernant l'histoire de -Wieliczka. m'assure qu'un. berger, nommé Frieliczk ayant fait la découverte de ces mines , elles furent ouvertes par la Reine Cunégonde , au commencement du treizième siècle. Cunégonde mourut religieuse à Sandeco , et a été depuis honorée comme sainte. Il n'est pas non plus nécessaire de vous dire, que des eaux salées, plus riches et plus abondantes que celles de Hall , s'écoulent de ces mines d-ans la Vistule, sans être mises à profit;

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