Journal des Mines (1811, volume 29) [Image 50]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

94

SUR LES MINES

de l'Océan, monte la chaîne, arrive à une hauteur (le 2350 mètres, et qu'ensuite, en exceptant la traversée de la chaîne da Popocatepetl qui n'est pas de dix lieues , il reste constamment presqu'à la même hauteur dans une route de 56 lieues, jusqu'à Mexico qui est à 2277m.

(1168') ; et cette ville est encore à plusieurs

lieues du commencement de la pente du plateau vers la mer du Sud (1). C'est un fait extrêmement remarquable dans la géographie physique du globe ,que celui d'une plaine immense couverte d'un grand nombre de villes à une hauteur, qui est la même que celles des plus hauts passages des Alpes. La Cordillère de l'Amérique méridionale est bien différen te ; elle est partout déchirée et interrompue par des crevasses qui ressemblent

_à de vastes filons non remplis. Il y existe , est vrai , des plaines élevées de 2.700 à 3000

mètres ( 14 à i5oo toises , comme dans le

-royaume de Quito , et. plus , au nord dans la province de Pastos); mais ces hautes plaines ne

(1) Cette distance de Mexico , au commencement de la pente du plateau vers la mer du Sud , est prise dans la di, rection d'Acapulco , c'est-à-dire dnNord au Sud ; car si Pou suivait la direction de l'Est à. l'Ouest, qui est la même que l'on a suivie de Vera-Cruz à Mexico, on trouverait que 'cette dernière ville est à plus de soixante lieues de la pente

occidentale. M. de Humboldt fait voir dans son introduction , que cette coupe du plateau serait très-inexacte et en

donnerait une fausse idée , parce qu'elle le traverserait en diagonale, attendu que la chaîne ou le plateau.se dirige du Sud-Est au Nord,Ouest. Ces deux coupes qu'il a données se rencontrent , il est vrai, à angle droit sur :Mexico , mais elles sont néanmoins extrêmement rapprochées d'une coupe qui passerait par les lignes de pente.

DU MEXIQUE. 95 sont pas comparables en étendue à celles de la

Nouvelle-Espagne ; ce sont plutôt de hautes vallées longitudinales, limitées par deux branches de la grande chaîne; au Mexique, au con-

traire, c'est le dos même des montagnes qui forme le plateau, et la direction du plateau et celle. de la chaîne. Dans la Nouvelle-Grenade et le Pérou, on trouve des vallées transversales dont la profondeur est quelquefois de 1.400

mètres, ce qui empêche de voyager dans ce pays autrement qu'a pied ou à cheval ; Mexique au contraire, on peut, en suivant le plateau, aller en voiture de Mexico à Santa-Fe dans une étendue de plus de 2200 kilomètres ou. 5oo lieues communes.

Cependant ce vaste plateau des Cordillères du Mexique peut souvent se partager en pluqui étant sieurs , dont les hauteurs varient, séparés par de ces chalues partieles dont nous avons parié, pareissent n'être autre chose que d'anciens lacs desséchés. Tel est entr'autre le plateau ou la vallée de Mexico (1). 5.

4.

Dans l'ancien continent, le granite

Nature di a

roches pril,

le gneiss et le Schiste micacé , constituent la ci pales en crête des hautes chaînes de montagnes ; au général. Mexique, au contraire, ces roches paroissent rarement au jour. Les côtes d'Acapulco ScInt, formées de roches granitiques ; plus à l'Est ; et (1) M. de Humboldt fait remarquer avec raison les avantiT,Ps pré-cieux que présentent ces plateaux ; il en résulte que l'on y jouit sous la zone torride d'un climat très-tempéré et que l'on voit croître à la fois dans.cette colonie la canne à sucre , l'indigo , la vanille et le coton, avec l'olivier, la vigne , les chênes et les pins du Nord.