Journal des Mines (1811, volume 29) [Image 132]

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SI'ATISTIQUE MINfiALOGIQUE

jusque vers l'origine de la vallée de Champor-

cher. Il n'éprouve presque point d'interrup-

tions , et sa longueur totale peut être de 6 myriamètres. Les montagnes qui bornent le département,

à l'Est, sont dépourvues de neiges vers la fin de l'été. De sorte que je ne crois pas que les glaciers dont nous avons parlé, présentent un volume de plus de cent mille millions de mèt. cubes ; et encore n'y en a-t-il pas les trois

'Limite des r,:itguees,,Pese.r-

quarts dans le département, et la moitié dans l'arrondissement d'Aoste. Bouguer avait porté à 3000 ou 31oo mèt. (15 à 1600 toises) la limite inférieure des neiges pour la France. Saussure a cru devoir baisser ce terme, et il l'a fixé à. 2700 (1400 toises) , dans les Alpes. Cependant mes observations me por-

tent à croire que la première détermination est plus convenable au département. Il est possible que quelque grand glacier descende au-dessous de 3000 mètres : cela arrive même ordinairement

pour les parties situées dans les gorges ou les vallées ; mais sur toutes les cimes, et même sur les plateaux qui sont à la hauteur que je viens d'indiquer, les neiges sont entièrement fondues vers la fin de septembre. Je cite quelques faits..

Au milieu des montagnes et des glaciers de Cogne, au-dessus du village de ce nom, se trouve une sommité de plus de 3o0o (3o6o) sur

la mer : j'y suis monté à trois époques différentes , et j'ai toujours vu que les terrains situés à la même hauteur, étaient dépourvus de neige ; Je peu qu'on en apercevait, en quelques endroits, fondait entièrement dans le mois d'août. Vers l'issue de la vallée d'Aoste , on

DU DIPARTEMINT DE LA DOIRE.

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a une montagne de 2000 mèt. d'élévation, sur laquelle j'ai en quelque sorte passé le mois d'octobre dernier ; de sa cime je découvrais toutes les montagnes qui sont à l'Est du département,

et nulle part on n'y voyait de glacier : cependant leur crête se tient à une hauteur générale de 3000 mètres, les cols les plus bas qu'elle pré-

sente ont encore 2500 mèt. et il y a des cimes qui atteignent certainement 3500 mèt.

Au reste, on ne peut fixer, d'une manière

générale et avec exactitude, la limite des neiges : elle dépend trop de la disposition et de la pente

du sol ; des bras de glacier, encaissés dans

des gorges, descendent souvent au-dessous des

habitations. C'est ainsi que le glacier de la

Brenva, qui est sur le flanc Sud-Est du MontBlanc, a son extrémité inférieure tout proche du hameau d'Entrèves , à 144o mèt. seulement au-dessus de la nier; un peu plus haut que le glacier, laocisiseore t près de lui, on voit en été de riches Il y a quelques années qu'il s'avançait vers le hameau et menaçait de le détruire : mais il a

pris une marche rétrograde , et il en est au-. jourd'hui à mille mètres environ. Le terrain qu'il a occupé est entièrement dévasté, et couvert de blocs de pierre et de rochers qu'il avait apportés avec lui.

Ce même glacier présente encore un fait très-curieux. Son extrémité inférieure entre tranversalement dans l'Allée-Blanche ; et à l'instar d'une digue, elle barre une partie de la

largeur de cette vallée. Le flanc occidental de la digue est recouvert d'une grande quantité de pierres et de terre provenant de la destruction