Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
152
SUR UNE MATIÈRE
pour faire une quantité donnée de fer ; qu'elle
rendait alors trois quarts à l'affin erie , au lieu de ne produire que deux tiers comme la fonte ordinaire ; que la réduction était aussi plus promp-
te , mais qu'il fallait avoir soin d'ajouter des scories de forge pendant l'opération, pour tenir la gueuse à couvert et en favoriser la couver, s,ion en fer.
-
Il était évident, par ces renseignemens, que
la fonte était su.rcarbonée , et qu'ayant éprouvé
dans le creuset du fourneau une grande dialeur,, elle avait dû s'épurer non-seulement de la plus grande quantité du laitier qui y était mélangé., mais encore d'une portion de son charbon ; qu'ainsi la matière en lames noires ne pouvait être qu'une substance charbonneuse que la fonte avait poussée à sa surface, et que le bain de laitier qui était pardessus, avait défendu de la combustion. C'est ce qui semblait aussi résulter de la ressemblance de cette matière avec le graphite. Cependan t, ayant jugé qu'il convenait de s'as.
Surer de sa nature d'une manière directe, j'ai exécuté sur elle quelques essais dont je vais rendre compte. J'ai exposé d'abord sous la mouffle d'un fourneau de coupelle, deux têts remplis chacun de 2,r,5 de la matière noire ; j'avais eu soin de la tirer'feuillets par feuillets, pour éviter autant que possible le mélange dés substances étrangères. La matière n'a éprouvé de changement
qu'après l'application de la plus grande dialeur pendant laquelle le charbon s'est dissi136
en brûlant; j'ai alors retiré les têts, et j'ai
observé qu'il y était resté,
de la fonte dis-.
CHARBONNEUSE.
153
séminée en grains aplatis, et s'écrasant assez aisément, dont quelques-uns, de forme 'plus globuleuse, étaient attira bics à l'aimant ; 2°. très-
peu de cendres rouges ; 30. un ou deux globules opaques de scories blanches. Le total pesait ogr,825 pour l'un des têts, et ogr,66 seulement pour l'autre têt. Je me suis assuré, tant en dissolvant ces résidus dans l'acide nitro-muriatique , qu'en exposant, par comparaison, sous la
mouffle du fourneau de coupelle, du fer en limaille, que les grains métalliques étaient de la fonte oxydée, partie au mininzum et partie au m as i inUM
J'ai ensuite soumis 5 grains de la matière noire à l'action de l'acide nitro-muriatique
et comme après plusieurs digestions cet acide ne se colorait plus, j'ai pesé le résidu qui avait l'aspect de la matière elle- même , et dent la
forme n'avait été aucunement altérée ; il y avait encore 4 grains qui n'exhalaient point d'odeur: les ayant mis, dans un têt, et exposé
pendant 4 heures de feu sous lamouffle du fourneau de coupelle , tout s'est dissipé, à la réserve
d'une cendre ronge qui m'a paru être de
même nature que celle laissée par l'anthracite dans sa combustion, mais que je n'ai pas exami-
née, à cause de sa petite quantité, qui ne s'élevait pas à ogr,o5.
La dissolution nitro - muriatique ayant été précipitée par l'ammoniaque , a donné igr,4 d'oxyde rouge de fer. En fondant cet oxyde, dans la potasse, j'en ai séparé quelques flocons de manganèse , et une trace- de matières ter-
reuses ; mais je n'y ai point trouvé d'indice d'acide phosphorique, non plus que dans la