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SOCIÉTÉ
forcé des ennemis présomptueux à demander un armistice, que Sa Majesté, toujours occupée du Lien-être de ses sujets comme l'est un père de ses enfans , a daigné se rappeler l'état malheureux oà se trouvent les ouvriers bouilleurs. Quel plus précieux emploi du teins! quelles actions de graces plus sublimes rendues à l'Eternel , au milieu des armes, par le plus grand des héros! Conserver, dans les revers, ce calme qui calcule et surmonte tous les obstacles; confondre les méchans , les accabler du mépris qu'ils méritent ; ranimer les esprits abattus; redonner une nouvelle énergie à ces ames faibles qui n'ont de valeur que par imitation et lorsque la fortune les seconde ; voler au-devant de nos ennemis et les terrasser ; étonner ensuite l'univers par sa modération autant que par .ses hauts faits, et s'occuper, immédiatement après, du sort de quelques familles qui vivent dans les entrailles de la terre; tels sont, Messieurs, les travaux du Souverain dont le génie extraordinaire conçoit, médite, exécute les projets les plus vastes ,et descend , en même-tems , dans le détail des besoins du pauvre ,. sans jamais se dépouiller du caractère qui appartient au grand homme d'état! Tout ce qui est distingué par un caractère de grandeur,. tout ce qui est noble et généreux imprime une sorte de respect. Nous sommes même portés à admirer ce qui est hors de la sphère de nos facultés; ainsi les travaux extraordinaires , les productions remarquables des ans, les actions des hommes célèbres et leurs systèmes, ont eu des panégyristes enthousiastes ; mais dans cette circonstance , Messieurs notre voix n'obéit point à la seule admiration ; elle obéit encore au sentiment de la reconnaissance, à ce sentiment si puissant, si impérieux pour l'homme de bien, à ce sentiment dont tous les êtres animés sont susceptibles. ici , Messieurs , je m'identifie plus particulièrement avec les bouilleurs, dont je connais les /travaux dangereux , les besoins et la misère-.
DE PRÉVOYANCE.
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Rappelez-vous les angoisses que vous avez éprouvées depuis le 28 février jusqu'an 4 mars de l'année dernière. L'espérance était bien faible. Jamais , depuis huit siècles , on n'avait osé entreprendre de délivrer des hommes enfouis au milieu des eaux; i 70 mètres de profondeur, dans les entrailles de la terre. Le désespoir des uns, l'abattement des autres , et l'état de stupeur de la multitude , étaient mallicureusemeirt justifiés par l'expérience. Cependant les paroles mémorables du brave Coffin me furent rapportées; je crus entendre sa voix -énergique et plaintive tout à la Ibis sortir des-abymes profonds : sa figure, que je n'avais jamais vue, se peignit à mon imagination elle ne me permit plus de repos, et j'osai espérer.' Je dois l'avouer, Messieurs, ma confiance avait quelque chose de superstitieux. Témoin d'une époque si fertile en prodiges, pourquoi , me disais-je les efforts de l'art , le zèle
des ingénieurs des mines, et celui qui nous anime tous, pourquoi- ne seraient-ils pas suivis d'un succès inattendu! Le règne de Napoléon-le-Grand est une suite d'actions miraculeuses; le doi,t de la providence est donc ici ! Voilà , Messieurs, le principe de l'espoir qui m'a soutenu pendant les cinq jours employés à arracher au tombeau les mineurs de Beaujonc.
Cet événement, le plus miraculeux peut-être dont les Annales des Mines puissent faire mention, cet événement extraordinaire, cette espèce de résurrection de Goffin , do son digne fils, et de leurs 69 compagnons, devait fixer Patten tion d'une administration bienfaisante. Déjà des lois sages et une fermeté salutaire ont éloigné les dangers résultant de
l'imprévoyance ou de , qui, chaque année, privaient de la vie un grand nombre d'ouvriers, et plongeaient dans le désespoir une multitude dé familles. Elles ne se renouvelleront plus ces scènes de désolation, dont le spéctacledéchirant se prolongeait; plusieurs jours , et dont le simplé. récit répandait, au loin , /a consternation et le deuil!