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PRODUCTION DE FER A FIN GRAIN.
FABRICATION DE FONTES MANGANÉSÉES.
Ces résultats sont complétement d'accord avec ceux qu'avait obtenu depuis longtemps M. le colonel Caron dans des expériences de laboratoire. 3° Phosphore. Si le silicium s'oxyde en grande partie avant le carbone, il n'en est pas de même pour le phosphore, dont l'élimination ne commence ordinairement que quand la fonte est presque complètement affinée. La présence du manganèse modifie-t-elle cet état de choses? On pourrait le croire d'après les qualités de fer à grain qu'on obtient dans les usines que je viens de décrire. L'analyse de M. Drassde que j'ai citée plus haut semble conduire aux mêmes conclusions ; le phosphore est presque
c,omplétement éliminé au commencement de la période d'ébullition. Cependant ce n'est pas là une preuve décisive, car la quantité de phosphore contenue dans la fonte était déjà assez faible.
Les analyses des produits de l'usine de Grivegnée, que que j'ai données plus haut sont, si elles sont exactes, une démonstration plus évidente de la théorie que j'avance. Elles montrent en effet que, grâce à l'emploi du manganèse, des fontes tenant 1,6 p. Io° de Ph, ont donné des fers n'en tenant plus que o,o5 p. ioo et même o,oi. Des expériences de laboratoire du colonel Caron semblent contredire cette influence du manganèse sur le phosphore. Mais il faut considérer qu'il a opéré sur du métal maintenu en fusion tout le temps, conditions se rapprochant plus de
celles de la fabrication de l'acier au four Siemens et à l'appareil Bessemer. Là, en effet, il n'y a aucune élimination du phosphore. On ne peut cependant en tirer aucune conclusion pour le puddlage où il est certain, au contraire, qu'il y a élimination du phosphore, et où la seule question est de savoir si elle est plus ou moins complète. Cette influence du manganèse peut, je crois, s'expliquer de la façon suivante : Partant de ce fait, que le manganèse
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pendant le puddlage s'oxyde en grande partie avant le carbone, je suppose l'opération divisée en deux périodes Cette période -.1.° Le carbone ne s'oxyde pas encore. existe toujours dans le puddlage, mais sa durée est augmentée du temps nécessaire pour l'oxydation du manganèse. Pendant ce temps les matières nuisibles commen cent à s'éliminer et la fonte subit un affinage partiel qui est d'autant plus complet qu'il a été prolongé phis longtemps.
On peut se considérer comme opérant sur une fonte non manganésée, mais plus pure que celle que l'on avait au commencement de l'opération ; on aura donc des produits de meilleure qualité que si l'on avait traité directement cette fonte sans addition de man2°
carbone s'oxyde.
ganèse.
A ce point de vue, je ne considère le manganèse que
comme retardant l'oxydation du carbone, résultat que son état graphitoïde dans les fontes grises procure aussi. Tout autre corps, tel que le silicium, s'oxydant plus facilement que le carbone, produirait encore le même résultat. Mais le manganèse a sur eux tous deux grands avantages 1° Les petites quantités qui en restent dans le fer, loin
de lui nuire, lui sont très-utiles.
20 Le manganèse, en s'oxydant, donne une base énergique qui ne peut que faciliter l'oxydation des impuretés du fer, celles-ci donnant, en général, des acides. On peut rapprocher ce fait de ce qui se passe avec l'antimoine et le plomb. Ces deux métaux, pris isolément, s'oxydent plus ou moins lentement au rouge. Combinés au contraire sous forme d'antimoniure de plomb, ils brûlent instantanément en donnant de l'antimoniate de plomb. Voilà pour l'influence du manganèse sur les propriétés Chimiques du fer ; mais les qualités de ce métal dépendent également de ses propriétés physiques, notamment de sa texture, et la texture dépend presque exclusivement de la