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EXPLOSION'D'UN BOUILLEUR :D'UN GÉNÉRATEUR
Le foyer est établi sous le corps cylindrique, dont la moitié inférieure est léchée par les produits de la combustion ; ceux-ci continuent tout autour du bouilleur supé.
rieur, qui est à peu près au même niveau, et retournent à la cheminée par une troisième course autour du bouilleur inférieur. L'extrémité de la chaudière la plus éloignée du foyer est en communication avec l'extrémité correspondante
du bouilleur supérieur par un tube formant siphon, qui est monté sur le dessus de ce bouilleur et plonge dans la chaudière au-dessous du niveau auquel l'eau -doit y être maintenue. L'autre extrémité du bouilleur supérieur communique avec la tête du bouilleur inférieur par un tuyau extérieur à la maçonnerie du fourneau. L'eau d'alimentation arrive du même côté dans le bouilleur inférieur, tandis qu'en suivant le principe du système Farcot, le tuyau d'alimentation devrait déboucher à l'autre bout du bouilleur inférieur, pour ,que l'eau marchât constamment en sens contraire des produits de la combustion. La déchirure s'est produite sur la première -virole du bouilleur inférieur, du côté de la communication avec le bouilleur supérieur. Elle s'est faite en ligne droite, suivant la génératrice supérieure, sur une longueur de 2',20 et, à chaque extrémité, s'est continuée un peu obliquement sur environ om,15 du côté gauche. La virole a environ 2'°,5o
de longueur entre les rivures. La déchirure paraît avoir commencé vers le tiers de la longueur de la virole, sur un point où l'épaisseur de la tôle, qui est normalement de 8 à 9 millimètres, était réduite à moins de i millimètre. Tout le dessus de la -Virole a également perdu de son épaisseurs. dans une proportion variable, mais beaucoup moindre. :Cet amincissement ne s'étend d'ailleurs .qu'à une faible distance de la génératrice supérieure, puisque des trous percés dans la tôle le long d'une génératrice distante de ona,9.0 de cette première ont fait reconnaître une épaisseur variant de 7 à 8 millimètres. La tôle, qui est restée à peu près
A LA FORGE, COMMUNE DE MOHON
( ARDENNES ).
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lisse à l'extérieur, est gravée et rongée à l'intérieur comme par l'action d'un acide. C'est cet amincissement exagéré de la tôle qui ne lui a plus permis de résister à la pression et a déterminé l'explosion. Elle devait se produire d'un moment à l'autre sans que rien d'anormal dans la marche de la chaudière pût la faire craindre. La chaudière avait été nettoyée un mois environ avant l'accident. On la vide ordinairement tous les trois mois. Le bouilleur inférieur était recouvert sur deux tiers de sa circonférence, à sa partie inférieure, d'une couche de tartre de 2 millimètres d'épaisseur qui se détachait facilement de la tôle. Ce tartre paraît être composé presque entièrement de carbonate de chaux et d'oxyde de fer. Le feu avait été rallumé, comme d'habitude, vers trois
heures du matin, le manomètre marquant encore une pression de 2 à 3 atmosphères. La machine avait été mise en marche à cinq heures, et environ un quart d'heure
avant l'accident, on avait alimenté avec l'injecteur Giffard qui fonctionne deux fois par heure. La consommation de houille est de 1. 5oo à i dioo kilogrammes par jour, de deux tiers de houille maigre de Charleroi avec un tiers de houille grasse de Liége, ce qui équivaut à peu près à 2 kilogrammes par heure et par mètre carré de la surface .de
chauffe totale de la chaudière. On peut considérer cette allure comme très-modérée, et peu capable de donner un coup de feu à une surface mouillée et déjà fort éloignée du foyer.
Nous croyons que la cause première de l'accident, la détérioration de la tôle, est due à un vice de construction dans la communication entre les deux bouilleurs. Le tuyau qui établit le passage de l'eau du bouilleur in-
férieur au bouilleur supérieur est fixé sur les fonds en fonte qui ferment ces bouilleurs du côté du foyer. L'ouverture de ce tuyau sur le bouilleur inférieur a sa partie supérieure de 8 à 9 millimètres en contre-bas de la partie