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REVUE DE GÉOLOGIE. 55o tion, ce qui, d'après l'auteur, exige l'intervention du froid de la période glaciaire. M. CampHypothèse d'une calotte glaciaire générale. bell (;) a examiné une opinion prêtée à Aga ssiz relativementà l'existence d'une calotte de glace universelle qui se serait étendue des pôles à l'équateur. Ayant parcouru tout le nord de l'Etirope depuis l'Angleterre jusqu'à Archangel, ensuite le Caucase, la Crimée, la Grèce et le sud de l'Europe, l'auteur a observé en Russie,
par 60^ de latitude nord, une chaîne de basses collines diluviennes
qui semble indiquer la fin de la moraine terminale des glaciers venus du pôle. De grosses pierres polies et striées d'origine septentrionale se rencontrent à Nijni-Novogorod jusqu'à 550 de latitude, mais n'avancent pas plus au sud. La limite méridionale des blocs erratiques de provenance arctique est, en Amérique, 39° de latitude; en Allemagne, 550; dans la Russie méridionale, 56°. L'au-
teur croit donc que la calotte polaire devait s'arrêter
à. ces lati-
tudes. et que les principaux courants océaniques existaient déjà à cette époque, déterminant l'extension plus ou moins grande des glaces polaires suivant les régions. M. T. Bel t (2), qui a résidé pendant quatre ans dans l'État de Nicaragua, n'hésite cependant pas à voir partout, dans l'Amérique centrale, les traces de l'ancienne extension des glaciers. Selon bd, la calotte de glace ne laissait libre que les parties les plus basses de la zone tropicale. 11 est vrai que M. Bel t a la bonne foi d'ajouter que les dépôts glaciaires qu'il a observés diffèrent de ceux de l'Angleterre par l'absence complète de roches striées. Or ce caractère suffit pour faire admettre que M. Bel t a pris pour des dépôts glaciaires des alluvions déposées, sans doute, sous l'influence d'un régime hy-
draulique plus énergique que celui qui prévaut de nos jours. Ajoutons que M. Bel t ne recule pas devant l'hypothèse d'un manteau de glace de 2 kilomètres d'épaisseur couvrant simultanément les deux hémisphères et que, sous prétexte qu'il en devait
résulter une diminution notable dans le volume de l'Océan, il admet qu'a cette époque, la hauteur moyenne des continents audessus de la mer devait être bien plus considérable qu'aujourd'hui. Régime du nord de l'Europe à l'époque glaciaire. On se 1.4Geol. Society, 15 avril 1874. (2) Geol. Mag., 1874, 180.
TERRAINS.
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pelle que M. J. Gr o 11 (I), se basant sur le peu de profondeur de la
mer du Nord, a cherché à établir que les grands glaciers de l'Écosse et de la Scandinavie passaient sur le fond actuel de la nier du Nord, puis après avoir couvert le nord de l'Angleterre, l'Écosse et les Orcades, se déversaient dans l'océan Atlantique. Le même auteur pense (a) que le glacier scandinave, après avoir franchi le Danemark et la mer du Nord, devait couvrir le sud de l'Angleterre d'un manteau continu de glace pour se déverser ensuite dans l'Océan par le canal de Bristol. M. C r oll (3) a également cherché à se faire une idée de l'épaisseur que pouvait avoir le manteau de glace qui couvrait le nord de l'Europe. L'auteur part de ce principe que, tandis que le mouvement d'un glacier de montagne est surtout déterminé par sa pente, en sorte que l'épaisseur augmente du centre à l'extrémité libre, le mouvement de la glace d'une calotte polaire ne peut guère s'expliquer qu'en admettant une pression venant du centre, c'est-à-dire un accroissement d'épaisseur à mesure qu'on s'éloigne des bords libres. Il paraît du reste que cet accroissement d'épaisseur a été constaté au Groênland. Cela posé, considérant le continent antarctique actuel, qui s'étend à. environ 70" de latitude, ce qui fait plus de 2.000 kilomètres à, partir du pôle, et admettant que la pente du glacier polaire soit d'un demi-degré, on arriverait à une épaisseur de 19 kilomètres de glace au pôle. A l'objection que la chute de neige est moins abondante au pôle, et qu'il n'y a pas les éléments voulus pour l'alimentation d'une telle masse,
Croll répond que à 65° de latitude méridionale, la limite des neiges perpétuelles est au niveau de la mer, et qu'il suffit d'ailleurs qu'il tombe plus de neige qu'il n'en fond pour qu'une pareile épaisseur soit réalisée.
Pour montrer que de tels chiffres n'ont rien d'inadmissible, l'auteur rappelle qu'on a observé , autour du pôle sud, de nombreux icebergs ayant plus de 250 mètres de hauteur visible, ce qui suppose une épaisseur totale de près de 2.000 mètres. Si donc la glace a une telle puissance sur les bords de la calotte, ce doit être bien autre chose quand on se rapproche du pôle. Or, pour rendre compte de tous les faits observés en Angleterre relativement à l'époque glaciaire, il suffit d'ôter 3 kilomètres de glace au pôle sud et de les transporter au pôle nord. L'auteur pense (I) Revue de géologie, IX, (2) Geol. Mag , 1874, 257. 13)
Geol. Mag., 1874, 306.
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