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D'UN MÉLANGE D'AIR ET DE GRISOU.
VITESSE D'INFLAM MATION
généraliser, montre combien la marche du phénomène est identique dans les deux cas étudiés. Il est d'ailleurs de nature à confirmer l'exactitude des observations. - Remarques sur quelques:uns des phénomènes présentés par les coups de grisou.
Davy avait déjà fait connaître les limites si remarquablement voisines l'une de l'autre, entre lesquelles doit se
tenir renfermée la proportion de grisou ajoutée à l'air pour que le mélange reste explosif. Je n'insisterai donc pas sur ce résultat de mes expériences. Toutefois il peut être bon de noter que, de part et d'autre du maximum d'explosibilité, la vitesse d'inflammation décroît très-rapidement, et qu'ainsi une très-faible variation, égale à 0,01, dans la proportion de grisou suffit pour transformer en gaz éminemment dangereux un gaz absolument inerte. Je crois que c'est à cette circonstance que l'on doit attribuer dans bien des cas la funeste confiance du mineur. Supposons en effet que le grisou n'occupe que les o,o7 du volume total ; le mélange est entièrement inoffensif et c'est à peine si la lampe de sûreté décèle la présence du gaz. Mais il suffit que la proportion de grisou devienne égale à o',o8 pour qu'il puisse y avoir une explosion dangereuse, et le danger arrivera au maximum lorsque la proportion de
gaz s'élèvera à o,io5. Or il est facile de voir que des circonstances tout à fait secondaires peuvent amener dans la proportion de grisou des modifications de l'ordre de celles que nous venons de signaler. Une légère variation dans la
quantité de gaz dégagée par la houille, un changement peu considérable dans la vitesse du courant d'air qui traverse les galeries, seront des causes suffisantes pour produire un semblable effet. Peut-être ne tient-on pas toujours assez compte de cette remarque quand il s'agit de rechercher les causes d'un
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coup de grisou. Lorsque dans une mine où, quelques heures avant l'accident, on ne constatait qu'avec peine la
présence du grisou, une explosion vient à se produire subitement en causant d'effroyables malheurs, on est enclin naturellement à croire que la soudaine irruption d'une énorme quantité de grisou peut seule expliquer la catastrophe. Il ne faut pas oublier que c'est là une manière de voir absolument fausse et que, dans une mine qui dégage du grisou,
des causes en apparence peu importantes peuvent, d'un moment à l'autre, transformer l'atmosphère des galeries en un mélange explosif redoutable.
Telle est la raison scientifique de cette règle de prudence que le mineur a été amené à formuler depuis bien longtemps et qui ne saurait être trop souvent répétée : (, Dans
toute mine reconnue capable de dégager du grisou, une explosion est toujours à redouter, même quand on ne peut constater, par les moyens ordinaires, la présence actuelle du gaz. »
Ce précepte de prudence s'applique à toutes les exploitations, mais il est bien plus important encore pour celles où l'aérage se fait par les moyens naturels et dépend par conséquent de variations barométriques et thermométriques sur lesquelles le mineur n'a aucune influence directe. Il n'est pas inutile d'insister sur la signification physique de la vitesse d'inflammation. 1i ne faudrait pas croire, par exemple, que cette vitesse est celle avec laquelle les effets destructeurs d'une explosion se propagent dans les galeries d'une mine.
Essayons en effet d'analyser les phénomènes d'un coup de grisou. L'inflammation est provoquée en un point du circuit des galeries. La partie gazeuse enflammée subit une augmentation de pression considérable, puis se détend en
transmettant la pression de proche en proche jusqu'aux deux orifices de la mine. Cette transmission de pression,