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EXPÉRIENCES SUR L'IMITATION ARTIFICIELLE
DU PLATINE NATIF, MAGNETIPOLAIBE.
l'état oxydé (*). En chauffant et en oxydant incompléte'ment les corps dominants des météorites, du fer, du magnésium et du silicium préalablement combinés, j'ai, en effet, obtenu du fer, tant à l'état métallique qu'à l'état de silicate de protoxyde qui, avec l'oxyde de magnésium, a constitué du péridot partiellement cristallisé. La présence du fer métallique allié au platine natif suffirait pour le caractériser au milieu de toutes ces substances minérales connues dans l'écorce terrestre et pour le rapprocher des roches météoritiques. Comme autre trait d'analogie, il importe d'observer
les analy'ses faites jusqu'à présent par de très-habiles chimistes, ce métal n'y ait pas été signalé. Les analyses que M. Terreil a bien voulu faire, à ma demande, sur un grain de platine magnéti-polaire de Nichne-Tagilsk, ainsi que sur une pépite simplement magnétique, ont confirmé cette supposition, en indiquant dans tous deux la présence incontestable du nickel. Le second échantillon en renferme o,75 sur loo parties. La proportion du nickel au fer y est donc
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qu'ordinairement les roches météoritiques à base de péridot contiennent aussi du fer chromé ; elles ressemblent donc
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d'environ 7 p. î oo, c'est-à-dire à peu près comme dans certains fers météoriques.
Toutefois, il existe entre ces deux roches cette différence, que la gangue du platine de Nichne-Tagilsk s'est
minéralogiquement à la gangue du platine de l'Oural. La
transformée et qu'elle a subi une hydratation dans laquelle la serpentine s'est produite aux dépens du péridot, tandis
ressemblance que j'avais déjà signalée autrefois (**) trouve
que dans la météorite de Chassigny ce minéral est resté
une confirmation remarquable et se complète par la présence du péridot que nous venons d'y reconnaître. Le rap-
inaltéré.
prochement est particulièrement frappant pour la Météorite tombée à Chassigny (Haute-Marne), qui, d'après l'analyse
très-exacte de M. Damour, se compose presque entièrement de péridot, auquel se joint du fer chromé dans la proportion de 4 p_ Io° (***). La ressemblance entre cette roche cosmique et la roche terrestre qui nous occupe s'étend jusqu'à l'aspect et la texture (****). Ces ressemblances me faisaient penser que le platine ferrifère devait renfermer aussi du nickel, bien que d'après
()
Annales Comptes rendus, t. LXII, p. 670 et suiv. ; 1866. des mines, 60 série, t. X Ill, p. Iii et suiv.; 1868. (") Comptes rendus, t. Lxit, p. 672. Annales des mines, 6'série, t. XIII, p. 50.
(***) Comptes rendus, t. LV, p. 571. (****) Je rappellerai à cette occasion que M. le professeur Shepard
a récemment appelé l'attention sur la ressemblance avec les mé téorites des roches à bronzite de la Havane qui renferment de l'or et qui paraissent en partie résulter de la transformation du péridot (Catalogue of Lite nzeteoric collection, 1872).
Tels sont les traits multiples et inattendus de similitude, tant dans la constitution minéralogique que dans le mode possible de formation, qui rapprochent certaines météorites de la gangue du platine à péridot et fer chromé. Ce n'est pas à dire que les roches platinifères soient tombées des espaces à la manière des météorites; mais, de même que dans les roches cosmiques qui nous représentent les parties intérieures de corps célestes brisés, nous trouvons dans les masses profondes et platinifères du globe les caractères d'une scorification qui est restée incomplète. En dehors de toute hypothèse, un autre fait sur lequel j'ai appelé depuis longtemps l'attention ressort chaque Jour davantage : c'est l'importance que doit avoir le péridot dans les régions profondes de notre globe, de même
que dans les roches cosmiques, dont les météorites nous apportent des éclats.