Annales des Mines (1876, série 7, volume 9) [Image 99]

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SOLFATARES LATÉRALES DES VOLCANS

à celui qui a donné lieu au déversement des laves dans la dernière éruption du volcan nouveau. En partant de la ville de Chillan on peut faire actuellement un voyage à la solfatare en voiture jusqu'à l'établis-

sement des bains minéraux sulfurés, situé à la limite supérieure des belles forêts et pas loin de la hauteur où commencent les neiges perpétuelles du Cerro-Nevado. Ces

eaux, qui exhalent une forte odeur d'hydrogène sulfuré, et marquent au thermomètre centigrade de 57 à64 degrés de température, sortent du fond d'un ravin nommé Quebrada de los Baiios, à 1.900 mètres au-dessus du niveau de la mer, Au delà de l'établissement, le chemin devient. fort incommode , et l'on ne peut le faire. qu'a cheval. On se dirige

d'abord au sud-est et à peu de distance on arrive à l'endroit nommé los Fondos, où les mêmes eaux, chargées d'hydrogène sulfuré, sortent en ébullition des ouvertures formées au milieu d'un sol fissuré, avec production intermittente de bouffées de vapeur. On entend bouillir l'eau dans l'intérieur des fissures comme dans des chaudières, et dans une des sources qui produit en abondance de l'eau trouble contenant de l'argile délayée et du soufre, le thermomètre accuse la température de 92°,5 centigrades. Le sol, dans plusieurs endroits; même à la surface, est tellement

chaud qu'on ne peut pas y tenir la main pendant une minute. Le terrain est trachy tique, décomposé, en grande partie trà.nsforme en kaolin et en masses argileuses mélangées de soufre. Sur quelques points il sort des fissures de l'acide sulfureux qui se décèle par son odeur; mais le champ d'activité de cette petite solfatare très-limité, ne s'étend qu'à 5o ou 4o Mètres en longueur et à peu près autant en largeur. On n'y voit pas de rochers accidentés ou fracturés ni de conglomérats bréchoïdes. De ce lieu on compte encore quatre heures de très-Mauvais

chemin pour arriver à la grande solfatare de Chillan, qu'on connaît aussi sous le nom de Cerro de Azufre ou illorro de

DANS LA

CHAÎNE MÉRIDIONALE DES ANDES DU CHILI,

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Azufre, à cause des grandes quantités de soufre qu'on en retire pour les besoins du commerce et de l'industrie. Quand on se trouve à peu près à un demi-kilomètre de distance de la solfatare, on voit, du sommet de la dernière côte qu'on traverse pour y arriver, tout le cône de CerroNevado couvert de neige. Vers la limite inférieure de cette neige se découvre une masse noire fermant comme une protubérance irrégulièrement arrondie. Au milieu de

cette masse noire on voit un amas de matières jaunes et blanchâtres dont la surface tantôt se voile de fumées et de

nuages de vapeurs, tantôt reste presque entièrement découverte.

On y arrive sans difficulté, et l'on reconnaît que la masse

noire est de l'obsidienne, qui tantôt n'est que de l'obsidienne noire, homogène, conservant son éclat vitreux, tantôt de la même obsidienne déjà terne, homogène, quelquefois caverneuse, ou rubanée, porphyroïde ou prenant un éclat résineux. Les matières jaunes et blanchâtres occupant le véritable champ d'activité de la solfatare se composent de ces mêmes roches à obsidienne ou trachytiques, complètement désagrégées, kaolinisées, hydratées et en

grande partie pénétrées de soufre. On y rencontre des veines de soufre presque pur, et des matières terreuses qui l'enferment plus de moitié de leur poids de soufre.

La majeure partie de cet amas de matières blanches, jaunâtres, terreuses, et une partie de la masse d'obsidienne qui l'entoure, se trouvent criblées de trous et de fissures, à ouvertures irrégulières, plus ou moins arrondies, qui dégagent de la vapeur d'eau et une forte odeur d'acide sulfureux. Le diamètre des ouvertures ne dépasse pas ordinairement 25 à 3o centimètres, et l'on voit les bords de la gorge de chaque ouverture tapissés de soufre cristallisé en aiguilles et en lamelles très-minces, transparentes, d'un jaune pâle, tellement minces, légères et fragiles, qu'elles tombent en poussière dès qu'on les saisit