Annales des Mines (1876, série 7, volume 9) [Image 127]

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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE.

jusqu'à la pointe N. de l'île, formeraient une bande presque continue. Les limites de la formation serpentineuse étant ainsi approximativement indiquées, il nous reste à étudier en dehors d'elle deux régions géologiques distinctes. L'une, la plus étendue, occupe toute la partie N.-E. de l'île, entre la mer et les massifs serpentineux qui bordent la côte N.-0. Elle s'étend au sud jusqu'à la hauteur de Ouaïlou et s'ap-

puie au S.-0. sur les schistes serpentineux et sur les serpentines qui forment la chaîne centrale de l'île. La seconde région s'étend sur la côte O. et S.-O. suivant une zone étroite aux pieds de la formation serpentineuse.

Micaschistes. - La première de ces deux régions est entièrement occupée par des micaschistes et par des terrains anciens. Les micaschistes s'étendent sur toute la pointe N.-E. de l'île. Ils. apparaissent sur la côte E., entre Jenghen et Paine, où M. Garnier a pu observer leur contact avec les schistes ardoisiers qui les surmontent.

A partir de ce point, on peut les observer sur tout le littoral jusqu'au nord de l'île. Ils forment la chaîne de montagnes assez élevées qui séparent la vallée du Diahot

de la mer. Cette chaîne est dirigée du N.-0. au S.-E., c'est-à-dire suivant la direction générale de l'éruption

de faîte suivant la direction des micaschistes, y a creusé des vallées qui s'élargissent rapidement en descendant vers la mer, et que séparent des contre-forts en dos d'âne dont

un des versants est ordinairement formé par un plan de stratification des schistes. Vu de la mer, le profil de cette chaîne se dessine en silhouette sous la l'orme d'une ligne généralement horizontale, avec des ondulations qui correspondent aux points d'attache des contre-forts, les parties convexes étant formées par des masses quartzeuses dont on distingue la couleur blanche. De cette ligne de faîte on descend vers la mer par une série de glacis inclinés et disposés en gradins. Les régions supérieures sont désolées et stériles ; les micaschistes, décomposés et ravinés

par les eaux, y forment des escarpements d'argile ferrugineuse rouge brique. Plus bas la pente devient plus douce, et le sol moins ingrat se couvre de beaux pâturages. Sur les versants des derniers contre-forts, découpés en gradins par les indigènes, s'étagent de belles cultures ; enfin au pied des dernières pentes une bande d'alluvions fertiles s'étend jusqu'à la mer.

Schistes ardoisiers. - De part et d'autre de la zone oc-. cupée par les micaschistes, on rencontre au-dessus d'eux les schistes ardoisiers. Sur la côte E., ils apparaissent au S. de Panié et ils s'étendent jusqu'au cap Bocage. Ils for-

serpentineuse. Les micaschistes dont elle se compose ont leurs feuillets très-inclinés et orientés au N. 200 E., presque perpendiculairement à la ligne de faîte. Ils contien-

ment une série de crêtes en dos d'âne, parallèles entre elles,

nent un grand nombre de veines lenticulaires de quartz, parfois assez abondantes pour former de puissants amas.

Leurs premiers plans descendent vers la mer en pente douce et sont couverts de cultures. D'après M. Garnier, qui a visité et décrit cette partie de la côte, ces schistes

Plus résistants que les micaschistes, ces amas quartzeux, qui

paraissent être subordonnés à la direction N.-0. S.-E. de l'éruption serpentineuse, ont été respectés par les érosions, et ils jalonnent en quelque sorte le sommet de la chaîne. L'action des eaux, s'exerçant perpendiculairement à la ligne

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qui courent très-obliquement à la côte dans la direction du N.-N.-E., et entre lesquelles s'ouvrent de riches vallées.

ardoisiers fusibles sont très-fendillés, sillonnés de veines quartzeuses, souvent très-plissés et contournés, ailleurs comme à Houagap divisés en feuillets réguliers et pouvant être employés comme ardoises. L'éruption serpentineuse