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FABRICAlION DE LA_ FONTE
Hauts fourneaux au coke.
Le premier haut fourneau au coke fut mis en feu à Prâvali (Carinthie) le 18 mars 1870. 11 avait 17-,5o de hauteur et 185 mètres cubes de capacité intérieure. Nous avons déjà dit quelques mots des principaux appareils de chargement, de chauffage de l'air, etc. Ils avaient tous été étudiés avec grand soin et construits dans des ateliers habitués aux nécessités des fourneaux au coke. Aussi n'y eut-il sous ce rapport-là aucune difficulté; mais c'est pour l'approvisionnement en coke que des difficultés réelles se produisirent.
Il fallut aller le chercher à Ostrau, en Moravie, à la frontière prussienne; on marcha même pendant quelque temps avec des cokes anglais introduits par Trieste. Ces deux variétés de cokes étaient nécessaires pour mélanger avec celui de Fiinfkirchen (Hongrie), que l'on avait compté employer seul, mais qui était de qualité par trop mauvaise pour cela. Le fourneau est sur le chemin de fer ; il peut être desservi d'une façon économique; mais que peuvent les meilleures dispositions intérieures d'une usine contre une situa-
tion où les frais de transport seuls des matières brutes (minerais et cokes) grèvent la tonne de fonte d'une somme
de plus de 5o francs, alors que la fonte ne peut pas se vendre à plus de 13o francs la tonne. Aussi l'emploi du lignite s'est imposé à Prâ,vali comme une nécessité. Nous reparlerons de ces essais.
Avec les cokes si impurs qu'on dut brûler en 1871 et 87 5, et qui ont tenu jusqu'à 4 p. ioo de S, et 25 p. ico de cendres, il fallait produire de la fonte Bessemer. Avec un dosage très-calcaire, grâce à la présence du manganèse dans le minerai, on arriva à produire de très bonnes fontes, mais au prix d'une consommation qui attei-
gnait 15o et 155 p. ioo de coke.
EN STYRIE ET EN CARINTHIE.
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Quand, par moments, on employa des cokes anglais seuls,
on put réduire cette consommation à 115 p. too. Même dans ces conditions, il fut impossible de continuer à s'approvisionner en Angleterre; en effet, au printemps 1875, la tonne de coke anglais revenait à 65 francs, en gare de l'usine.
Ce fourneau a continué à marcher au coke jusqu'à la fin de 1874; et, après quelques mois d'essais pour déterminer les proportions de lignites qui pourraient être employées, il a été mis hors, en janvier 1875, quoiqu'il fût encore en parfait état. Les nécessités financières l'exigeaient. Dans l'ancienne cuve, laissée intacte et conservée pour des jours
meilleurs, a été construite une seconde. cuve beaucoup plus petite (i 5",25 de hauteur et 65 mètres cubes de cap acité), Ce nouveau fourneau marche au charbon de bois,
pour utiliser les immenses approvisionnements qu'avait réunis la Société, en prévision d'un développement constant des besoins, développement arrêté trop brusquement, malheureusement.
Au printemps de 1875, l'usine de Schwechat, près de Vienne, fut à son tour prête à marcher. A quelques mois d'intervalle, les deux fourneaux, de 19 mètres de hauteur et 285 mètres cubes de capacité, furent allumés. A eux deux, ils produisaient 90 à 100 tonnes de fonte par 24 heures. Au bout de neuf mois, toutes les cours de l'usine étaient encombrées de fontes et il fallait mettre hors l'un des fourneaux.
L'autre a continué à marcher presque toujours en fonte grise Bessemer; mais il a fallu également l'éteindre dans le courant du printemps 1876. La compagnie d'Innerberg, à qui appartient cette usine, Possède également à Oslawan, près d'Ostrau, en Moravie, une concession houillère importante. Elle l'a mise en pleine