Annales des Mines (1876, série 7, volume 10) [Image 64]

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EXPLICATION DES PHÉNOMÈNES OPTIQUES ANOMAUX

attention le phénomène, on s'aperçoit cependant que la plage centrale ne reste pas tout entière éteinte, quel que soit l'azi-

mut, dans la lumière parallèle. La croix noire, dans la lumière convergente se disloque très-manifestement, en se transformant en certains points en hyperboles dont l'axe peut affecter deux directions rectangulaires. Enfin, sur les bords abcd de la plage centrale, à peu près uniaxe (Pl. II, fig. 5o) , on distingue une bordure irrégulière formée de bandes qui viennent se réunir suivant la diagonale du carré. Chaque bande située de part et d'autre d'une même diagonale montre, à la lumière convergente, des hyperboles noires

dont les axes sont respectivement parallèles aux côtés du carré. Chacune des huit pyramides à base carrée dans lesquelles on a décomposé les cristaux d'analcime, au lieu d'être rigou-

reusement quadratique, est donc formée elle-même de quatre pyramides ayant respectivement pour bases les quatre triangles découpés par les diagonales. Ces pyramides

sont orthorhombiques et sans doute ont un axe pseudoquadratique. Ces cristaux se fondent en quelque sorte tout

autour de l'axe pseudocubique qui leur est commun, et donnent ainsi dans cette partie du cristal un édifice presque quadratique.

En résumé, les cristaux d' analcime sont formés de trois cristaux qui se pénètrent suivant les trois directions rectangulaires de l'espace. Chaque cristal pseudo-quadratique est lui-même formé de deux cristaux orthorhombiques à axes horizontaux presque égaux. Les vingt-quatre cristaux orthorhombiques qui composent un cristal d'analchne correspondent aux vingt-quatre faces d'un hexatétraèdre. La fig. 51 montre la nature de l'assemblage qui constitue les cristaux d' analchne. Remarquons que les pyramides trèssurbaissées qui se présentent sur les faces p des cristaux d'analchne dont la forme générale est cubique, sont en rap-

DANS' DES SUBSTANCES; CRISTALLISÉES.

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port, comme dans la topazolite, avec la constitution intérieure de la substance. Il est intéressant de rapprocher les particularités cristallographiques que nous venons de découvrir dans l'analcime de celles qui caractérisent une autre zéolite, la christianite. Cette substance cristallise, suivant M. Des Cloizeaux, dans le système orthorhombique, avec des axes qui sont entre eux à peu près (') comme les nombres 826 : 565 : 751.

Les cristaux sont maclés par pénétration de trois individus se pénétrant à angle droit, et chaque individu lui-même est formé par la pénétration de deux cristaux orthorhom-

biques. L'architecture de la christianite est donc précisément celle que j'ai reconnue dans l'analcime, et il me

parait très-vraisemblable que le réseau cristallin de ces deux substances est le même. La composition chimique des deux zéolites est d'ailleurs

très-voisine.

La formule admise pour l'a-nalcime est, en effet 2S102, A1'03, RO + 6H20;

RO =. CaO, Na'0, 100,

et celle admise pour la christianite : 2sio,, A1'03, RO + 411'0;

RO

CaO, K'0,

Fluorine.

Si l'on découpe des lames minces de fluorine parallèles aux faces du cube, on obtient, entre deux Nicols croisés, une extinction à peu près complète suivant un côté du carré, et suivant une diagonale, une sorte de marqueterie formée de carreaux gris et noirs, dont les côtés sont res(*) L'accord entre le calcul et les observations ne s'établit pour Certains angles qu'à 2° 50' près.