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DANS DES SUBSTANCES CRISTALLISÉES.
EXPLICATION DES PHÉNOMÈNES OPTIQUES ANOMAUX
saire de signaler le problème qui se pose aux recherches et aux méditations des cristallographes. Il me sera plus aisé de montrer l'influence que les conclusions précédentes doivent exercer sur la définition de l'espèce dans les sciences inorganiques. Haüy n'admettait clans une même espèce que les corps qui joignent à l'identité de la composition chimique celle de la forme primitive. En laissant de côté la grave dérogation que la découverte de l'isomorphisme a apportée à cette règle, il me semble impossible de continuer à l'appliquer, sans changer
au moins la manière dont on l'a fait jusqu'ici, car elle aboutit à compliquer la science sans nécessité, et à la' rendre de plus en plus inextricable. A mesure que les observations optiques se perfectionnent et se développent, on est en effet conduit à diviser chaque espèce ancienne en une ou plusieurs autres, dont la composition chimique est identique , et qui diffèrent entre elles,
s'y 3
.4 proposerais donc de continuer à adopter la définition d'Haüy (sous réserve des perturbations apportées par l'isomorphisme), mais avec cette importante restriction que la forme primitive serait, non plus la forme primitive apparente, qui n'est que le résultat de combinaisons cristallines
particulières, mais la forme primitive du réseau. 11 n'y aurait plus alors qu'une seule espèce d'épidote, d'orthose, de chlorite, d'acide titanique, de carbonate de chaux, etc. Chaque espèce comprendrait d'ailleurs un nombre plus ou moins grand de variétés, dues aux combinaisons multiples dont le réseau est susceptible, et l'étude des variétés pourrait avoir, dans certains cas, une importance très-grande. Je crois en outre qu'il conviendrait, pour chaque espèce, de noter en même temps sa symétrie réelle et sa symétrie approchée. Ce ne serait rien apprendre du grenat que de dire que son réseau est anorthique ; on définira, au contraire, d'une manière précise la plupart de ses propriétés
non pas même toujours par des caractères cristallographiques, mais simplement par des caractères optiques; de sorte qu'avant de donner un nom à une substance, il devient nécessaire d'en faire tailler une ou plusieurs plaques minces et de les soumettre au microscope polarisant. Et après cet examen il se trouve le plus souvent que l'individu cristallin étudié est un mélange des espèces isomorphes que l'on se proposait de distinguer.
cristallographiques et optiques en disant qu'il est anor-
On a beau, au nom de la règle qu'on s'est posée, accepter ainsi des complications de jour en jour plus nombreuses, on ne peut cependant rester logique jusqu'au bout. Ainsi, malgré des différences optiques bien accusées. on ne divise pas l'apophyllite en plusieurs espèces distinctes, tandis qu'au nom de caractères optiques du même ordre, on
d'orientations différentes. Or, par des croisements de laines demica sous des angles de i 200, Reusch a reproduit les phénomènes de polarisation rotatoire. Ces curieux phénomènes, qui sont restés jusqu'à présent inexpliqués (car l'explication proposée par M. Briot paraît bien difficile à admettre),
introduit une semblable division dans l'épidote ou l'orthose. C'est qu'en effet, si l'on voulait aller logiquement jusqu'au bout du principe, on arriverait presque à élever chaque individu cristallin à la hauteur d'une espèce.
thique et pseudo-cubique.
J'indiquerai enfin, en terminant, une autre conséquence indirecte, qui me semble intéressante. On vient de voir que les molécules intégrantes d'un corps à forme-limite, peuvent
les unes
se croiser dans l'édifice cristallin, en prenant par rapport aux autres un nombre déterminé
ne peuvent-ils point être dus simplement à des croisements de lames cristallines semblables à ceux que ai constatés dans un si grand nombre de substances minérales ? La rotation du plan de polarisation rentrerait ainsi
au nombre des anomalies optiques qu'en entre-