Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
644
BULLETIN.
Ces deux tableaux, qui donnent la répartition des combustibles et des minerais, expliquent la position si difficile de l'industrie métallurgique autrichienne. Le pays possède largement les éléments nécessaires pour la fabrication; mais ces deux éléments essentiels sont aux deux extrémités opposées de l'Empire. Ces tableaux III et IV nous donnent aussi les quantités produites
par ouvrier et par an. L'exploitation des lignites est, en moyenne, bien plus facile que celle des houilles. Les couches sont généralement à faible profondeur; elles sont souvent puissantes et peuvent, sur bien des points, être attaquées à ciel ouvert. Aussi voit-on la production par homme atteindre 3oo tonnes en Bohême. De 1870 à 1874, la production moyenne par an croît sans cesse; c'est l'effet d'installations de plus en plus perfectionnées, et spécialement de l'amélioration du roulage qui occupe de moins en moins d'hommes. Pour les houilles, l'immense développement que prennent les demandes en 1870 et 1871 amène une exploitation outrée ; on extrait, mais on n'aménage pas suffisamment, de sorte qu'en 1872, malgré les besoins, on n'est plus en état de tirer une quantité aussi élevée. Les efforts se reportent sur l'aménagement, aussi l'extraction peut-elle reprendre une nouvelle impulsion en 1873, puis en 187/t, et l'on revient à la production de 121 tonnes par homme et par an, chiffre bien faible encore comparativement à ce que produit le mineur dans les autres pays (*). Pour les mines de fer, l'arnelioration des méthodes amène également, d'année en année, une augmentation dans la production spécifique de l'ouvrier ; de 82, la production monte à mit tonnes; elle atteint même 165 tonnes, mais c'est en Styrie, où le nom de mine n'est pas exact, puisque presque tout le minerai spathique s'exploite à ciel ouvert, par grandes tailles en gradins droits. En Carinthie, où cependant l'extraction dure toute l'année, et n'est pas interrompue en hiver comme en Styrie, un mineur ne produit encore que 95 tonnes; car il ne doit pas seulement abattre, mais aussi rouler à bras dans de longues galeries tortueuses et accidentées. (*) Si nous nous reportons à la statistique prussienne (Annales des mines, t. IX, page 639), nous trouvons des extractions de 206 tonnes par homme et par an pour les houilles, et de 442 tonnes par homme et par an pour les lignites.
645 Les conditions si défectueuses donnent au minerai de Carinthie un prix de revient supérieur d'un tiers à celui de Styrie. BULLETIN.
La crise financière n'a amené qu'une réduction relativement faible du nombre des ouvriers mineurs dans les exploitations houillères ; mais l'effet a été bien plus sensible dans les mines de fer. La réduction a été de 20 p. 100 sur le nombre des ouvriers. Le tableau n° V(p. 646), indique les quantités de fontes, d'affinage ou de moulage, produites dans chaque province, et le combustible qui a été employé. Il donne de plus la production par homme et par an, la valeur des produits et le nombre des fourneaux. L'Autriche produit surtout des fontes d'affinage ; dans la quan-
tité totale de fontes produites, il n'entre pas plus de 12,5 p.
100
de fonte de moulage. Les pays producteurs de fonte d'affinage, sont Avant tout la Styrie, qui fournit Et la Carinthie Puis vient la Moravie avec La Bohême avec. La Silésie avec. La basse Autriche avec
41,5 p. 100 20,2 14,6 7,0 5,9 6,4
Ainsi les 0,70 de la fonte d'affinage sont fournis par les pays de la région des Alpes, c'est-à-dire par les minerais spathiques. Au contraire les pays producteurs de la fonte de moulage sont: Avant tout la Bohême pour La Moravie pour. La Silésie pour La Galicie pour
57,8 p. 100 18,5 5.2 3,8
85,3 p. 100
Ainsi plus des o,85 des fontes de moulage sont fournis par les provinces septentrionales, avec leurs hématites et leurs autres peroxydes. Avec les fers spathiques, il n'est guère fabriqué plus de Io à 12 p. 100 de la totalité des fontes de moulage. Somme toute,
la région des Alpes fournit 66 p. 100, et les autres provinces 34 p. loo, de la quantité totale des fontes. La nature des fontes explique partiellement les grandes différences qui existent entre les chiffres de la colonne de production spécifique par ouvrier; car tout le personnel des mouleurs, en première fusion, est compris dans les ouvriers des fourneaux. Ainsi le faible chiffre donné par la Bohême s'explique par la prédominance des fontes de moulage, et aussi par la faible production de chaque fourneau.