Annales des Mines (1877, série 7, volume 11) [Image 237]

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GÉOLOGIE DE KONGSBÉRG (NORWÉGE).

GÉOLOGIE DE KONGSBERG ( NORWÉGE)

Considérons la mine du Roi. Sur les plans de cette mine (*), dont quelques-uns sont reproduits par les fig. à 15, Pl. X, et 1 à 6, PI. XI, on peut remarquer que la direction d'un filon quelconque est variable d'un point à un antre de ce filon, que très-voisine de l'E.-0. à l'extrémité,

est de la mine, elle tourne de plus en plus au S.-E-N. O. vers l'ouest, et même se rapproche du N.-S., vers lequel elle tend, à l'extrémité ouest. C'est une loi générale qui, comme on va voir, s'explique par l'influence des roches encaissantes. Examinons, en effet, la nature de ces roches encaissantes

sur la fig. 1, Pl. IX. A l'est se trouve le gneiss gris, dur et compacte, très-quartzeux dans cette région et tenant peu de feldspath et de mica. Dans la fahlbande, plongeant de Go à 700 vers l'est, nous pouvons distinguer trois zones disposées suivant la stratification. La première, à partir de l'est, se compose de quartzites et schistes quartzeux à grains très-fins, particulièrement durs et compactes, formés presque exclusivement de quartz avec un peu de mica et parfois de grenat. Cette zone ren-

ferme aussi quelques couches peu puissantes de schistes amphiboliques, formés de hornblende noire avec plus ou moins de quartz. La seconde zone se compose principalement de micaschistes, moyennement durs et assez compactes, et de schistes amphiboliques assez résistants, mais très-fissiles. La troisième zone, à l'ouest, se compose de roches tendres, de schistes micacés, feuilletés et parfois tp:s-mous, et de schistes chloriteux, gras et dépourvus de toute résistance. Elle renferme aussi des schistes amphiboliques, mais en sous-ordre (**) . (*) Le SOlvvcerk possède les plans de ses mines de tto en 9,o mètres. aux (**) Il y a des passages insensibles des schistes ampldboliques

micaschistes, des schistes micacés aux schistes chloriteux, De telles nuances ne peuvent se traduire sur une carte.

etc.

455 Ces trois zones ont une dureté décroissante et une schistosité croissante de l'est à l'ouest. M. Holmsen a dressé en même temps que la

coupe reproduite par la fig. 1, Pl. IX, une série de plans de la mine du Roi, où la stratification et la nature des schistes

encaissants sont indiquées. La direction des couches est en

moyenne de N. 5° à l'est de la mine, et de N. 555° à l'ouest. On peut donc dire que la fahlbande, et par suite ses trois zones, y ont une direction N.-S. Cela posé, voyons comment varie la direction des filons

de l'est à l'ouest de la mine. Dans le gneiss gris, dur et compacte, la direction de la fente est presque E.-0. Dans la première zone de la fahlbande, plus dure encore, mais moins uniforme de structure et grossièrement stratifiée, la fente se dévie un peu, mais très-peu, vers le N.-S. ; elle est rectiligne. Dans la deuxième zone, moyennement dure, et très-fissile, la réfraction vers le N.-S. est notable ; la fente est courbe. Dans la troisième zone, tendre et feuilletée, l'influence de la schistosité est encore plus grande, la direction de la fente se rapprochant de plus en plus de la

direction de moindre résistance ; la fente est tout à fait courbe, et arrive à faire moins de 45° avec le N.-S. Enfin, à la limite ouest de la troisième zone, les bancs de schistes chloriteux et micacés très-mous arrêtent invariablement la fente qui se perd en s'interstratifiant. La direction du filon, qui était d'abord E.-O., a ainsi tourné graduellement jusqu'au N.-S., et décrit un angle de 9o°. Le genre de cassure varie en même temps dans les zones successives. Dans le gneiss gris, ainsi que dans les schistes quartzeux, la fente est nette et relativement puissante. Dans les schistes amphiboliques et les micaschistes, elle se ramifie dans la roche écaillée. Dans les schistes micacés, elle est remplacée par un réseau .de branches multiples et minces. Enfin, dans les bancs tout à fait tendres, le

filon s'émiette entre les feuillets. Ainsi la fente, TONIE XI, 1877.

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