Annales des Mines (1879, série 7, volume 15) [Image 22]

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FILONS DE PLOMB DU DERBYSHIRE.

CALCAIRE CARBONIFÈRE.

isolés. D'après M. Wallace, ils correspondraient à des parties décomposées du calcaire. Le même auteur cite l'opinion de W. Hooson, publiée en 1747 : « Les flat se lient au filon et courent longremps avec lui. Il est observé par les anciens mineurs que toujours le flat se trouve du côté du filon en regard de l'eau. » L'observation me paraît fort discutable, et je la reproduis à titre de simple curiosité. Les rakes paraissent les véritables carneaux par lesquels sont arrivées les émanations. Les autres espaces n'ont pu être enrichis que par suite de leurs communications avec ceux-ci ; mais la distinction entre les rakes et les serins, fort nette en théorie, est assez confuse en pratique. Rarement les rakes sont tout à fait verticaux, ils présentent au contraire une tendance marquée à s'infléchir normalement aux couches. On ne peut dire non plus, d'une façon absolue, que les rakes traversent toujours le toadstone, tandis que les scrins ne le traversent jamais. En 1857, Dufrénoy et Élie de Beaumont écrivaient : « dans 19 mines sur 280, les filons se prolongent à travers le toadstone. » La propor-

tion des filons qui traversent est restée à peu près aussi faible et cependant les rakes sont de beaucoup les filons les plus nombreux. En réalité, les mineurs donnent le nom de rake à toute veine riche qui présente une constance et une régularité suffisantes. Ils appellent serins les filons d'une moindre importance. Ainsi définis, les rakes ont une ten-

dance à s'orienter de l'Est à l'Ouest, tandis que les serins jouent le rôle de croiseurs. Les croiseurs n'ont pas en général d'autre effet que de produire dans le filon un enrichissement local. Néanmoins il y a quelques exemples de rejets. On trouve même des filons qai s'arrêtent brusquement à la rencontre d'une faille, ou bien se divisent en deux ou plusieurs branches. Lorsqu'un filon est complètement interrompu par un lit de toadstone, les effets varient avec la puissance de ce filon. Les veines minces sont coupées avec netteté, tandis

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que les veines plus importantes pénètrent jusqu'à une certaine profondeur dans la roche éruptive, mais en se rétrécissant rapidement, ou bien en se ramifiant. Il se produit ainsi un cas intermédiaire entre celui de l'interruption et celui de la pénétration parfaite. Il est rare qu'un filon in-

terrompu par le toadstone ne présente pas, de part et d'autre, des différences notables dans sa puissance et dans sa nature. On observe même des rejets assez considérables

pour avoir parfois donné lieu à des procès sur l'identité d'un filon.

Quand le filon, au contraire, a produit un rejet dans le toadstone, celui-ci est broyé le long de la fissure. C'est ce qui arrive, par exemple, dans la mine de Mill close (Pl. II, fig. 5).

Le filon, de largeur très-irrégulière, s'amincit au point où il atteint le toadstone, et se trouve remplacé par un brouillage du toadstone, puis par une sorte de coin, formé de calcaire cristallin. La partie calcaire qui, suivant une certaine hauteur, fait vis-à-vis au toadstone, présente une surface polie accusant un frottement énergique. A Great Hucklow, dans des circonstances analogues, le remplissage du filon contient des fragments de calcaire et de toadstone. Les schistes produisent toujours un amincissement notable. Parfois, comme dans la mine de Bage, près de Cromford, le filon disparaît presque complètement. Néanmoins on ne voit jamais les schistes anéantir, comme les toadstones, toute trace du filon. Il ne semble pas qu'en passant d'une couche à une autre, les filons éprouvent des réfractions analogues à celles qu'on observe dans d'autres districts. Cela résulte sans doute de ce que les filons sont à peu près normaux à la stratification. En revanche, les variations de puissance sont considérables, aussi bien dans le sens de la normale aux couches que suivant la direction. Dans la mine de Great Hucklow, au niveau « 66 fathoms », on voit la puissance augmenter rapi-