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REVUE DE GÉOLOGIE. 266 par les pluies des hivers les plus humides, tels que ceux de 1867 et de 1873, dure au moins trente mois. En général, le débit total des sources, à un moment donné, comprend les contingents fournis par deux hivers, dont un croissant et un décroissant. M. M éurdr a a compare le débit des sources avec les hauteurs pluviométriques : les deux séries de chiffres ne sont pas concordantes, et, selon lui, l'explication des anomalies exige qu'on fasse entrer en ligne de compte l'existence, dans le terrain crayeux, de réservoirs qui peuvent se vider brusquement quand certains siphons sont
amorcés. FONTAINE DE VAUCLUSE.
GÉOLOGIE DYNAMIQUE.
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le Nevada, au sud-ouest de l'Orégon, et dans la Californie. Dans le sud de ce dernier État se trouve le mont Whitney, qui atteint
4.57o mètres, tandis que le fond de la vallée de la Mort est à 53 mètres au-dessous du niveau de la mer. En définitive, on a des bassins fermés offrant des conditions plus ou moins analogues à celles de la mer Morte et de la région des Chotts ; l'on conçoit donc que le sel entraîné avec les pluies et venant de l'atmosphère
s'ajoute à celui qui imprègne les roches, et qu'il contribue à engendrer des dépôts salins dans le fond de ces bassins fermés (r). GLACIERS.
Des observations précises et régu-
lières ont été entreprises depuis 1875, sous la direction de M. l'ingénieur en chef H ar d y et sont continuées par son successeur M. B o u-
v i er, dans le but de découvrir les liaisons qui existent entre le régime de la fontaine de Vaucluse et les quantités d'eau météorique tombant sur le bassin qui alimente cette source. D'après M. Barrai, les résultats auxquels on est arrivé font supposer que l'eau météorique rencontre, en s'infiltrant dans un sol calcaire, des cavernes et des canaux largement ouverts qui lui permettent d'arriver facilement à son point d'émergence. Sur son parcours souterrain, il existe vraisemblablement des réservoirs en forme de siphon dans lesquels elle s'emmagasine pour s'en échapper lorsque le siphon est amorcé (1).
Origine atmosphérique du sel marin. Quelques géologues ont cherché dans l'atmosphère l'origine partielle, sinon totale, de certains dépôts de sel marin. On sait que
le sel marin existe dans l'air et qu'il y en a surtout dans l'eau de pluie; lorsque cette dernière tombe dans des bassins fermés et sans écoulement à la mer, elle doit donner du sel en s'évaporant. Telle pourrait être l'origine du sel dans les étangs de la Camargue. Il est également assez naturel de se demander si le sel du loess de la Chine n'a pas la même origine (2). Mais c'est surtout aux déserts de l'Amérique du Nord, avec terrains et lacs salés, que M. F. Po s epny (3) a appliqué cette théorie
de la formation du sel marin. Il existe, en effet, des bassins fermés à l'ouest de l'Utah, dans J. A. Barrai: Les irrigations dans le département- de Vaucluse. Revue de géologie, XV, page 36. Sità. der K. Akar!, der Wissensch., LXXVI, 1877.
Glaciers à moraines sous-marines. M. Amund Ilel land (2) a fait une étude RÉGIONS ARCTIQUES. spéciale, tant des glaciers du Croênland qui se prolongent actuellement jusque dans la mer, que de ceux de la Norwége, autrefois dans le même cas, dont les portions de moraines, originairement sous-marines, se trouvent actuellement à sec par suite d'un soulèvement de la contrée. Un glacier qui atteint le rivage commence par repousser l'eau de la mer, en restant en contact avec le sol et en étendant sur la plage sa moraine de fond. Parvenu au point où la profondeur de l'eau égale les environ de l'épaisseur de la glace, le glacier peut se prolonger encore de plusieurs kilomètres en mer ; mais le prolongement est alors détaché du sol et supporté par l'eau. D'ailleurs, de vastes cavernes analogues aux portes des glaciers des Alpes
permettent à la mer de s'insinuer, en certains points, même au delà des limites où le glacier est entièrement détaché du sol. Dans tout l'espace ainsi recouvert par la glace, il se forme des dépôts composés de détritus appartenant à la moraine de fond, auxquels se mêlent des corps d'origine marine. A une certaine distance du rivage, le glacier se termine à pic, l'avancement dû à son mouvement de progression étant compensé par des éboulements inter-
mittents de blocs de glace qui sont peu à peu entraînés, par les courants, à l'état d'icebergs. Quant aux matériaux superficiels que charrie le glacier, quelques-uns, adhérents à la glace, sont emportés par les blocs flottants. La majeure partie tombe au fond de l'eau, sur l'escarpement circulaire, le long duquel ont lieu les éboulements. La mer remanie et étale les moins volumineux de ces Revue de géologie, XV. 183. Ueher die Gletscher Nord grondlands.
On the Fiords, Lakes and Cirques in Nordway and Greenland. (Extrait par M. de Costigny.) Revue de géologie, XV, p. 112.