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CONSTITUTION GÉOLOGIQUE
M. de Lesseps, de M. Damaso Cervera, président de l'État,
de M. Lebrun, consul de France à Panama, et d'un très grand nombre d'autres personnes conviées à cette solennité..
La roche, qui n'offre pas en ce point une dureté exceptionnelle, est d'un vert tirant sur le brun ; elle paraît
amorphe en grand, mais elle est criblée de grandes amandes tantôt remplies d'une matière blanche fibreuse cristalline, qui est du mésotype, tantôt formant des géodes tapissées de petits cristaux de quartz. Examinée au micros-
cope, elle paraît formée d'une pâte labradorique avec cristaux très volumineux de feldspath brisés en tous sens et des grains de pyroxène et de fer oxydulé. C'est une sorte de boue volcanique solidifiée dans laquelle des réactions chimiques intérieures ont produit ces boursouflures amygdaloïdes avec remplissage de minéraux divers qui lui donnent un aspect tout à fait caractéristique. Elle est bientôt remplacée par une autre roche d'un aspect tout différent, à laquelle MM. Wyse et Reclus, tout aussi bien que le D' Wagner, ont appliqué le nom de basalte, et qui s'en rapproche en effet beaucoup comme aspect; mais, comme elle ne contient pas de péridot, il est difficile de lui donner ce nom. On la rencontre jusqu'à la station de Paraiso, sur une longueur de 2 kilomètres environ, et je l'ai, dans une excursion, retrouvée sur le cerro de Culebra même, dont elle doit composer tout le massif. Prise en masse, elle paraît en plusieurs endroits fissurée dans tous les sens, et, bien que ces plans de cassure forment à la surface des figures plus ou moins extraordinaires, ces figures n'arrivent jamais à avoir l'orientation et la symétrie régulières des prismes basaltiques des montagnes de l'Auvergne ou du Vivarais, et je ne crois pas, pour cette raison, qu'on puisse leur appliquer, ainsi que cela a été, fait, la dénomination de basalte colonnaire ou prismatique. D'autres fois, sur des points même très roi-
DE L'ISTHME DE PANAMA.
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sins, la roche est absolument compacte, sans fissures apparentes : je citerai notamment un certain nombre de tranchées de la voie ferrée, ainsi que les bords du rio Grande, où on la voit affleurer sur une assez grande hauteur. Examinée de près, elle affecte une couleur olivâtre pres-
que noire, à éclat légèrement résineux, à cassure assez nettement conchoïdale. Sa pâte est formée d'un mélange de labrador et de pyroxène en petits cristaux, avec une assez grande quantité de fer oxydulé. Sur quelques points, tout en conservant son éclat, elle devient plus jaunâtre et
son grain plus grossier; les cristaux de pyroxène et de labrador y acquièrent des dimensions plus grandes, ainsi qu'on peut le voir soit au microscope, soit même à la vue simple, et ils renferment, avec le fer oxydulé, des inclusions très nombreuses de matière verte. On y aperçoit même quelques cristaux à extinction nuageuse qui semblent être de l'orthose. A Parais°, les conglomérats reparaissent; ils y affectent même de nouveau la forme globulaire à exfoliations con-
centriques très nettes, mais ils font bientôt place à des argiles plus ou moins compactes dans lesquelles on retrouve
des fragments de roches de même nature, à travers lesquelles percent de temps en temps, et notamment près du pont de Pedro-Miguel, les mêmes conglomérats que précédemment.
La dernière section, partant de Pedro-Miguel pour aboutir à Panama, est aussi nettement délimitée au point de vue géologique qu'au point de vue topographique. Les roches pyroxéniques foncées font place, dès que l'on a traversé la plaine d'alluvions apportées par le rio Caïmitillo, à des tufs blanchâtres ou même quelquefois violâtres, amorphes, amygdaloïdes, à éléments tantôt fins, tantôt assez grossiers, et qui semblent constituer non seulement le petit massif compris entre le rio Caïtnitillo et la station