Annales des Mines (1880, série 7, volume 18) [Image 133]

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LES EXPLOSIONS DU GRISOU.

ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR

tonnes extraites par vingt-quatre heures; à quoi il sera sage d'ajouter un excédant de puissance disponible pour

un cas pressant. Le chiffre précédent se trouvera d'ailleurs

trop faible pour des mines peu productives, et excessif pour une production forte et très concentrée, ce dernier

cas constituant d'ailleurs de plus en plus la

tendance

suivie en général, dans le but de simplifier la surveillance du personnel et l'entretien des travaux. La moyenne des résultats relevés pour trente-cinq mines

du bassin de la Ruhr, dans une enquête administrative, a donné les résultats suivants (1)

Étendue du champ d'exploitation Production journalière Nombre de couches exploitées Nombre d'ouvriers du poste principal Volume d'air par minute : total par hectare. par tonne. par ouvrier

77 hectares 443 tonnes 267

458.a,410 6 1 1

,10

Mai ,71t

Cet aérage est d'ailleurs considéré en général comme plutôt insuffisant qu'excessif. En Angleterre on donne beaucoup plus d'air et on arrive même à des chiffres énormes tels que celui de la mine de Hetton : t o6 mètres cubes par seconde ou 6.56o par minute (2).

3. Mais il est un point sur lequel on ne saurait trop insister et sans lequel ces chiffres auraient bien peu de valeur. C'est la nécessité de brasser très complètement le courant. En effet, dans une galerie, comme dans le lit d'une rivière, le fluide a une tendance marquée à cheminer par filets parallèles qui ne se mélangent que difficilement les uns aux autres. On peut donc, à côté d'une masse d'air inaltéré, rencontrer du grisou presque pur ou un mélange à la pro-

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portion explosive. M. Guibal voudrait à ce point de vue voir multiplier des portes d'aérage convenablement disposées.

On trouve également dans cette préoccupation la raison d'être de procédés bizarres qui étaient autrefois employés par les anciens et que l'on retrouve mentionnés jusque dans Pline. Fysen rapporte en 1696 que les ouvriers chassaient le gaz à coups de bâton et de verges. D'après Agricola, c'était en agitant des toiles ou des habits (1). Les mineurs le font encore parfois à Bessèges, bien que le règlement le leur interdise dans la crainte que cette agitation ne fasse sortir la flamme du tamis des lampes. La nécessité de ce mélange a été mise d'ailleurs en évidence par un accident. survenu précisément à Bessèges, où une masse

de mauvais air chassée de son repaire par la chute d'une certaine quantité d'eau dans le puits a cheminé très loin sans se mélanger au courant général et est venue s'enflammer sur un foyer à l'orifice du puits (2).

Une manière de voir nouvelle tend depuis peu à se produire. Elle a même reçu un concours puissant 3S.

dans l'opinion exprimée par deux hommes considérables M. Galloway (5) et M. Boussingault ( 4) On accuse une ventilation trop active d'être la principale cause de la très grande extension qu'ont prise dans ces derniers temps les coups de feu, autrefois confinés dans un espace beaucoup plus restreint. M. Dubief estime qu'un courant d'air trop rapide passe devant les cloches sans y pénétrer aussi bien .

que le ferait une circulation modérée (5). On reproche (i) Revue universelle de Cuyper, i" volume de 1877, page 79. (2) PARRAN :

Bulletin de la Société de l'industrie minérale,

i" série, tome VIE, page 531.

(5) Bulletin de la Société de l'industrie minérale, 2* série, ( t) VOISIN

Annales des mines, 7° série, tome IV, page 270. (a) Bulletin de la Société d'industrie minérale, 2' série, tome IV, page 761.

tome VI, page 841.

(10 Journal officiel du a6 février 1876. (5) Comptes rendus mensuels, mai 1879, p. 111.