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LES EXPLOSIONS DU GRISOU.
ÉTUDE DES MOYENS PROPRES A PRÉVENIR
présente plusieurs fois dans l'année. S'il devait être instantané, il aurait peu d'inconvénients. Mais il est clair au contraire que l'on passera par un ralentissement, une sta-
gnation et une mise en train, lente au début. En un mot la mine se trouvera pendant quelque temps sans aérage, et cela justement lors du changement d'état de l'atmosphère,
propre, comme nous l'avons vu, à surexciter les causes d'infection de l'air des travaux. C'est donc au moment où l'on aurait besoin d'agir avec un redoublement d'activité, que l'on se trouve absolument désarmé (1). Sous ce rapport, et bien que l'opinion contraire ait trouvé des défenseurs, on doit admettre que l'aérage artificiel présente des chances de régularité et d'efficacité plus grande
.que la ventilation naturelle. Si une avarie survient dans
les appareils, on a toujours le temps de faire
sortir les
hommes, et on peut alors porter remède à loisir. En outre,
en l'absence de dérangement, on a en main le moyen d'activer la marche du courant, quand les circonstances le réclament. La statistique des accidents a été favorable à cette manière de voir, là où les moyens artificiels ont été substitués à l'aérage naturel, d'après l'initiative spontanée
des exploitants ou sous la pression administrative
(2).
M. Aguillon insiste sur la diminution du nombre des acci-
dents qui a suivi l'introduction des ventilateurs mécaniques dans le bassin du Gard (5). Il est clair du reste que les influences atmosphériques qui sont l'agent essentiel de l'aérage naturel sont inévitables par elles-mêmes, et, par suite, que dans la ventila(i) A Alfun l'on voit parfois, dans les jours d'orage, le courant s'arrêter, car on ne le force avec le ventilateur qu'en fermant le puits d'extraction dans les intervalles du service. Alors les hommes
sont pris d'une sorte de défaillance, et la production s'en ressent de la manière la plus évidente. Instruction administrative de 1872.
Bulletin de la Société de l'industrie minérale, ne série, tome VI, page 840.
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tion artificielle elles pèseront souvent sur les moyens employés, ou leur viendront en aide dans une mesure importante, à laquelle il sera nécessaire d'avoir égard suivant les saisons et l'état de l'atmosphère.
Le renversement du courant dans la ventilation naturelle a encore d'autres inconvénients. Il arrive parfois, par exemple, que les parties supérieures renferment des feux qui donnent beaucoup d'acide carbonique. En hiver l'aérage sera montant et y refoulera ce gaz. Mais en été il le rabattra, en ayant pour cela l'aide de sa densité, et ce produit infectera les étages inférieurs. L'hygromètre a, comme le baromètre et le thermomètre, sa part d'influence dans cette matière. Il peut en effet arriver que de l'air très sec pénétrant dans une mine humide et s'y chargeant de vapeur d'eau, se refroidisse au lieu de s'échauffer, et par suite détermine le mouvement inverse de celui qui eût pris naissance sans cette circonstance (1). 51. Cheminées cl' aérage. - On a, dans certains cas, cherché à activer l'aérage naturel, en augmentant sa cause essentielle qui est la différence de niveau des débouchés au jour. On surmonte pour cela le puits le plus élevé d'une cheminée d'aérage qui en reporte plus haut l'orifice. Quelques-
unes dépassent 5o mètres (2), quoiqu'elles soient ordinairement beaucoup moindres, Ce moyen a évidemment l'inconvénient de condamner complètement le puits à ne servir que de voie d'air, sans qu'il soit possible d'y installer aucun service. (I) GALLOWAY :
Connexion belumen Colliery Explosions und
Weatlier. (2) PoNsow, tome II, page 73.