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EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE A VAPEUR
Le chauffeur Donjon (Jean) nous a expliqué et affirmé : 1° Qu'il alimentait ses chaudières quatre fois par journée
de 13 heures (y compris 2 heures de repos), en opérant séparément pour chaque chaudière ; 2° Que le io, il avait alimenté de 9 heures à io heures un quart la chaudière B, et de io heures un quart à heures et demie la chaudière A 5° Que, conformément à son habitude, il a, après cette alimentation, laissé une des deux valves y et y' ouverte, sans pouvoir dire laquelle; 40 Qu'à 11 heures et demie, le niveau dans A était inférieur de 3 à 4 centimètres à l'extrémité supérieure du tube 11
indicateur ; 5° Qu'à, midi, il a arrêté la machine comme d'habitude,
fermant d'abord les 4 valves 1, 2, 3, et 4 et, tout de suite après, la valve de mise en train M; qu'ensuite il a baissé le registre, sans ouvrir les portes des gueulards ; que dès lors, les deux chaudières ont été complètement isolées l'une de l'autre pendant les deux heures d'arrêt; 6° Qu'à son retour, à i heure 38 minutes, il a trouvé le niveau dans A abaissé de 5 à 4 centimèt«es, mais supé-
rieur de beaucoup à la ligne d'eau, et le niveau dans B très élevé, voisin de l'extrémité supérieure du tube indicateur 7° Que le manomètre marquait alors 5 kilog., pression un peu inférieure à la pression de marche
8° Qu'il a levé le registre (*) , n'a pas touché aux diverses valves et s'est en allé à la machine pour la graisser avant de mettre en train 9° Qu'il n'a en rien touché à la valve y' après l'explosion.
Ti. Bour pense que la déformation n'existait pas encore et qu'il a fallu l'activation du feu par la levée du registre pour que la tôle rougit et fut dans le cas de se déformer, puis de se déchirer comme on l'a vu. (*)
DANS UNE FABRIQUE DE COTONNADES A ROANNE (LOIRE).
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On ne saurait évidemment tenir compte de l'affirmation de Donjon relative au niveau de l'eau dans la chaudière A à heure 38 minutes, parce que cette affirmation est intéressée et démentie par les faits, ni de l'affirmation relative à l'absence de toute manoeuvre de la valve y' après l'explosion, parce qu'elle est intéressée également et que les faits la rendent improbable. Sur notre observation que l'abaissement du niveau de 3 t
à 4 centimètres, signalée par lui de ii heures et demie à heure 38, pour la chaudière A, ne correspondait pas à la marche durant une demi-heure, de 11 heures et demie à midi, Donjon nous a dit qu'il croyait que cette chaudière avait une fuite assez forte. M. Altorfer, directeur de l'établissement, nous a déclaré : 1° Qu'étant passé devant les chaudières vers 11 heures
et demie, il avait remarqué que le niveau de l'eau dans B était très haut et atteignait la partie supérieure du tube en verre, mais qu'il ne se rappelait rien pour le niveau dans A; sûrement il a regardé cette chaudière, et a dû y trouver de l'eau en quantité suffisante; 2° Qu'arrivé,en toute hâte après l'explosion, à 2 heures moins 5 minutes, il a trouvé Donjon dans la cour, la valve y ouverte, l'autre valve y' et les cinq prises de vapeur I, 2,
5, 4,M,fermées ; 30 Que le niveau de l'eau dans la chaudière B était plus bas qu'à i i heures et demie de 5 à 6 centimètres ; 4. Qu'il a tout de suite questionné Donjon, lequel était très ému, pour savoir si, aussitôt le gros de la vapeur dé-
gagé, il n'était pas monté sur les chaudières et n'avait touché à rien, par exemple, s'il n'avait pas fermé la valve qui serait restée ouverte depuis midi; Donjon lui a réti
pondu négativement ;
5° Qu'il croyait que personne autre que Donjon n'avait pu monter sur les chaudières avant son arrivée à lui, Altorfer ;