Annales des Mines (1881, série 7, volume 20) [Image 82]

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EXPÉRIENCES DE M. LE PROFESSEUR ABEL

SUR LE RÔLE DES POUSSIÈRES DANS LES EXPLOSIONS DE MINES. 137

est de la variété généralement connue sous le nom de sharp gas ou silver rias (grisou subtil ou violent ou gaz d'argent).

Dans un appareil disposé à Woolwich pour étudier les effets d'une flamme, produite par l'allumage électrique de

Sa présence dans l'air, en suffisante quantité, est indiquée par l'allongement de la flamme de la lampe de sûreté; mais de faibles proportions, qui donneraient lieu à de petites

petites quantités de coton-poudre, sur des mélanges de gaz d'éclairage et d'air, avec ou sans poussière, mais parfaitement au repos, on n'obtint aucun résultat avec des mélanges de 5 et 4 p. 100 de gaz et une faible explosion

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auréoles bleues à la flamme d'une lampe Davy avec d'autres espèces de grisou, ne donnent aucune indication avec cette variété. Il faut être un observateur extrêmement expérimenté pour reconnaître à la lampe 2 ,5 p. I oo de ce gaz. Les premières expériences ont été faites sur des courants animés de vitesses variant dei à5 mètres par secon de,et contenant 3,5 p.1 oo de ce gaz qu'on faisait passer sur une lampe avy détamisée : tantôt l'inflammation s'est produite presque immédiatement au moment du contact du courant et de la flamme, tantôt après que le mélange avait dépasSé la flamme depuis cinq à dix secondes; l'inflammation générale du mélange étant précédée par des étincelles lancées en avant

de la flamme de la lampe. Dans deux ou trois cas un mélange contenant seulement 3 p. 100 de grisou s'est enflammé après que le courant eut passé depuis quelque temps ; mais, dans ces cas, il est possible que d'autres conditions que celles présentement mentionnées aient déterminé l'inflammation du mélange. Avec un courant animé d'une vitesse de orn,5o par seconde, le seul effet produit par un mélange de 3 p. too de grisou est un allongement de la flamme de la lampe; à 5,25 p. too se produisait une flamme très faiblement vacillante qui s'allongeait quand la proportion de gaz s'élevait à 5,5o p. ioo. A. 5,75 p. ion

la flamme de la lampe était prolongée par une flamme légère qui augmentait de dimension quand la proportion de grisou arrivait à 4 p. loo ; à 4,25 p. ioo dans un cas, et 4,5o p. i oo dans un autre, la flamme s'accrut rapide-

ment, remplissant la conduite en avant de la flamme de la lampe, et finalement il y eut inflammation générale du mélange dans toute la conduite.

avec un mélange de 4,25 p. ioo. Il résulte de ce qui précède que, dans des courants de vitesse forte ou modérée, un mélange contenant 3,5 p. 100

du grisou ci-dessus spécifié s'allume à la flamme d'une lampe de sûreté, la flamme se propageant en sens inverse du courant avec un faible effet explosif, tandis qu'a vitesse

faible ou dans une atmosphère tranquille, il faut 4 à 4,5 p. oo de gaz d'éclairage ou du grisou précité pour produire le même résultat. Une série d'expériences, aussi semblables que possible à tous égards les unes avec les autres, a été faite avec les dix échantillons de poussières de Seaham, préalablement

desséchés, mis en suspension dans des courants ayant à chaque fois une vitesse de 5 mètres à la seconde et une température d'environ 2,7° C. Une lampe Davy détamisée, la flamme protégée par un écran, était placée dans la conduite à 3-,658 du point où le courant recevait la poussière.

Celle-ci était toujours débitée en quantité aussi grande que le permettait l'appareil d'alimentation. Dans deux ou trois cas,les quantités de poussière dont on disposait étaient relativement faibles et par suite ne purent donner lieu à une alimentation d'une durée aussi longue que dans les autres expériences ; mais les résultats généraux obtenus ont été assez nets pour permettre une classification des poussières en ce qui concerne leur propriété de déterminer l'inflammation d'un mélange d'air et de gaz, tel que la flamme de la lampe détamisée n'indiquait aucune tendance à l'enflam-

mer avant l'adjonction des poussières ; ou, en d'autres termes, en ce qui concerne la proportion de grisou néces-