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EXPÉRIENCES DE M. LE PROFESSEUR ABEL
observés au cours des expériences avec les poudres incom-
bustibles portent à penser que des matières solides finement divisées de certaines natures peuvent exercer un autre
mode d'action tout à fait distinct, lorsqu'elles sont chauf. fées dans des mélanges grisouteux, action qui peut contribuer d'une façon importante à déterminer l'inflammation de mélanges gazeux qui ne seraient pas inflammables par l'action seule d'une flamme. Prochainement ce sujet sera complètement étudié. 13. La plus faible proportion du grisou employé (celui de la couche Wigan 9 feet) qui s'enflamme et produit des eflets explosifs, en passant sur la flamme d'une lampe à feu nu, à la vitesse de 5 mètres par seconde, en entraînant en suspension la plus sensible des poussières de Seaham, a été de 2,5 p. Dm). La poussière la plus sensible de Ley-
cett a fourni un mélange explosif en passant sur une flamme, dans les mêmes conditions, avec un air contenant 2 p. ioo de grisou. Un mélange d'air avec 2,75 p. 100 de
grisou a été allumé à la lampe par l'intermédiaire d'une poudre absolument incombustible (de la magnésie calcinée). Dans un courant animé d'une vitesse de on',5o seulement
par seconde, la poussière de Leycett, suspendue dans un air contenant 1,5 p. 100 de grisou, s'est enflammée à la flamme de la lampe et l'inflammation s'est étendue à tout le mélange. là. La présence accidentelle d'une proportion de grisou
qui peut avoir été de beaucoup inférieure à la plus petite de celles ci-dessus mentionnées, a permis l'inflammation
de la plus inflammable des poussières charbonneuses, celle de Leycett, et la propagation de la flamme à quelque distance, en tirant une petite charge de poudre d'un canon, pendant que la poussière circulait dans le courant. 15. La facilité de l'inflammation d'un mélange d'air et
d'une petite proportion de grisou est considérablement
SUR LE RÔLE DES POUSSIÈRES DANS LES EXPLOSIONS DE MINES. 157
augmentée par l'augmentation de la source de chaleur. 16. Les résultats des expériences avec les poussières de Sèaharn et d'autres provenances paraissent avoir démontré que
Les poussières charbonneuses dans les mines non seulement développent et étendent les explosions en raison de la rapide inflammabilité du combustible finement divisé et de sa disposition à se mettre et à rester en suspension dans les courants ;
Mais elles peuvent elles-mêmes aisément intervenir comme un agent de combustion vive qui propagera la flamme rapidemert aussi loin que s'étend son mélange avec l'air, et même comme un agent explosif, par l'intermédiaire, dans l'atmosphère de la mine, d'une proportion de grisou dont l'existence, en l'absence de poussière, ne constituerait pas un danger; Les poussières dans les houillères, en dehors de toute inflammabilité propre qu'elles peuvent posséder, peuvent opérer d'une façon différente comme matière solide finement divisée, en déterminant l'inflammation de mélanges de faibles proportions de grisou, et par suite en développant les effets explosifs;
Une poussière, comme celle de l'échantillon N de Seaham, peut, par suite, être une source de danger, bien que ne contenant qu'une petite proportion de charbon ou de matière combustible. Quoique l'explosion qui peut survenir par l'action d'une poudre incombustible, de la façon susindiquée, puisse être tout d'abord d'un caractère très faible ou anodin, elle peut être presque immédiatement augmentée en amplitude et en violence par la poussière charbonneuse que la première inflammation soulèvera et fera entrer en action.
17. La proportion de grisou nécessaire pour faire intervenir les poussières dans une mine comme agent de combustion rapide ou d'explosion, même sur faible échelle et