Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
DE SEAHAM ET DE PENYGRA1G.
2 n4
EXPLOSIONS SURVENUES DANS LES HOUILLÈRES
dégagement considérable de poussières par le puits n°
'elles ont été trouvées accumulées en grandes masses l'orifice du puits au jour. Tous les témoignages s'accordent d'ailleurs pour établir qu'au moment de l'explosion rien ne pouvait faire prévoir un danger. Toutes les parties de la mine avaient été régulièrement visitées suivant l'usage, et tout avait été trouvé en bon ordre. Nulle part on n'avait observé de dérangement dans l'aérage ni relevé de dégagement de gaz. Le baromètre, le thermomètre et le manomètre n'avaient donné aucune indication anormale. Le baromètre était et est resté à peu près stationnaire depuis la veille jusqu'au lendemain de l'accident. De toutes les obser,Origine et causes de l'explosion. vations recueillies par l'enquête, et dont nous venons d'in-
diquer les principales, quelques points se trouvent tout d'abord nettement et solidement établis. Ainsi il est certain que l'explosion n'a commencé dans aucun des chantiers; son origine est incontestablement dans un rayon de Soo mètres au plus du puits d'entrée d'air, dans quelque point des voies maîtresses d'entrée d'air. Toute hypothèse d'inflammation dans les retours d'air, et notamment sur les foyers d'aérage, peut être positivement écartée. Au delà, il faut bien reconnaître que tout est resté mystère et confusion et quant au point d'inflammation et quant à la cause de la production du mélange détonant, et quant à la cause de son inflammation ; et cela, malgré une 'enquête minutieusement poursuivie, dans des voies très diffé-
rentes, d'une part, par le personnel de la direction de la mine et par les ingénieurs et directeurs les plus éminents du
bassin constitués en conseil spécial par les propriétaires; par les inspecteurs du gouvernement d'autre part; et en troisième lieu par les présidents et secrétaires des grandes
'12
associations ouvrières du bassin , qui représentaient les ouvriers.
Les ingénieurs et directeurs, dont le témoignage a été invoqué par les propriétaires de la mine, ont placé le point
de départ de l'explosion dans le district de Hutton n° Suivant eux, un éboulement survenu en x, à 35o mètres environ du puits d'entrée d'air, aurait amené le dégagement d'une masse de grisou accumulée dans une partie un peu faillée et dérangée du toit. Le gaz ainsi dégagé serait
allé s'allumer à une centaine de mètres plus loin à la lampe Clanny (*) de l'ouvrier Ramshaw, dont le cadavre a été retrouvé en t, horriblement mutilé, les morceaux de sa lampe, complètement brisée, répandus tout autour. On a fait observer qu'en ce point la vitesse du courant d'air peut atteindre et atteint fréquemment de 3 mètres à 3m,40 par seconde, vitesse qui serait considérée comme suffisante pour produire l'inflammation d'un mélange explosible passant sur une lampe Cluny, même supposée en bon état.
Les inspecteurs du gouvernement et les représentants des ouvriers ont énergiquement combattu cette explication. Usent montré qu'elle repose sur une première hypothèse, l'accumulation d'une masse de grisou au toit, qui non seulement ne s'appuie sur aucun fait constaté, mais dont les ingénieurs et directeurs auraient admis eux-mêmes à priori l'invraisemblance avant l'explosion ; du grisou ne pouvant ainsi s'accumuler au toit d'une galerie principale
d'entrée d'air datant de plus de vingt ans. D'autre part, les inspecteurs et les représentants des ouvriers ont relevé les contradictions nombreuses qu'il y aurait entre certains faits constatés
et une pareille origine de l'explosion. Il se-
rait oiseux d'entrer ici dans les détails d'une pareille discussion; il nous suffira de constater que cette critique de l'hy(*) La lampe Clanny anglaise est, on le sait,la lampe Boty de Belgique, autrement dit la lampe Davy avec cylindre de verre.
Tome XX, 081.
15