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NOTE SUR LES HAUTS FOURNEAUX BELGES
triche, les parois furent même percées, en amont du ventre, par les minerais fondus non réduits, par suite de la même insuffisance de pression.
Je ne saurais assez le redire, plus un haut-fourneau est élevé et plus les matières sont tassées à l'intérieur, plus aussi la pression du vent devra être forte pour maintenir toujours la région de fusion loin des parois. Dès que le vent est faible il ne peut pénétrer assez avant vers l'intérieur; la combustion se fait au voisinage des tuyères; et les gaz continuent à circuler le long des parois, à moins que,
par le mode de chargement, on ne parvienne à rendre la colonne centrale plus perméable que le pourtour. Le danger de fondre les parois est d'ailleurs d'autant plus grand que la température du vent est plus élevée et le minerai plus riche en manganèse. En Belgique la tendance des gaz à suivre les parois est favorisée, dans la plupart des fourneaux, par la pression
peu élevée du vent et la forme trop trapue du profil intérieur. On a réagi, il est vrai, contre cette tendance en adoptant le tube central répartiteur du minerai, mais dans le seul haut-fourneau de Monceau-sur-Sambre le tube est assez grand, comme nous le verrons, pour atteindre complètement le but. Ceci nous amène au dernier élément de la marche des hauts fourneaux, les appareils de chargement et de prise des gaz. Le but à réaliser est de rendre la colonne centrale plus perméable que le pourtour. Voyons ce qui a été fait à cet égard dans les fourneaux en question. Le gueulard est ouvert, mais pourvu d'une trémie cylindrique pour la prise des gaz, et, au centre, comme je l'ai dit, se trouve un second tube concentrique fixe, qui tantôt est fermé par le haut, servant alors uniquement comme répar-
titeur de h charge, et tantôt en communication avec la conduite générale des gaz. Dans ce dernier cas il reçoit les gaz de la colonne centrale, mais n'agit guère par aspiration
A L'OCCASION DU MÉMOIRE DE M. JAUMAIN.
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sur les gaz des colonnes extérieures, sinon on ne constaterait pas des différences de température et de composition
aussi grandes que celles qu'accusent les recherches de M. Jaumain. En un mot, la prise centrale n'exerce en réa-
lité qu'une faible influence sur la direction du courant gazeux, au travers des charges, et ne modifie guère la réduction du minerai. Mais si l'effet de ce tube central est à peu près nul à ce point de vue, il en est tout autrement sous le rapport de la répartition des charges. Son action est, en effet, à cet égard des plus utiles. M. Jaumain m'assure, dans l'une de ses lettres, que partout, où il a installé le tube central depuis 187o, la consommation a été réduite dans une certaine mesure, et nous verrons, en effet, bientôt que la faible consommation de Monceau doit être attribuée, au moins en partie, aux dimensions inusitées du tube central. Voici, au reste, ce qui se passe dans les trémies à tube intérieur. Dans la plupart des fourneaux dont s'est occupé M. Jaumain, la trémie a 5 mètres de diamètre et le tube central i mètre. il existe donc entre eux, pour la charge, un espace annulaire de n mètre de largeur. Dans cette charge le coke l'emporte par son volume sur celui du minerai, ce demies-ayant une densité 4 à 5 fois plus forte (1. 8o o à2.000 kilog. le mètre cube contre 400 kilog.). Or, grâce à cette légèreté relative du coke, le minerai descend non seulement
plus vite que le combustible, mais il refoule encore ce dernier, latéralement, dans tous les vides qui peuvent se rencontrer sur sa route. C'est ce qui arrive au débouché de l'espace annulaire. Sous le tube cylindrique central se forme un -vide de mètre de diamètre, que le coke tend à combler, tandis que le minerai, plus lourd, descend ver-
ticalement. H y aura donc, au centre du fourneau, une colonne perméable de près de n mètre de diamètre, vers laquelle afflueront les gaz provenant de la masse annulaire des minerais. Ces gaz renfermeront surtout, outre l'azote,