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MÉMOIRE SUR LA FORMATION
DE LA HOUILLE.
Au reste l'hypothèse de la formation sur place ne résistera pas à l'étude de la constitution des couches, non plus qu'a l'examen stratigraphique du terrain houiller. Lorsqu'il y a des racines, soit au toit, soit au mur des couches de houille, je dois encore dire que ce n'est qu'en
touchant les circonstances topographiques de la formation
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colonie isolées et dans une étendue très limitée. Ainsi, aux mines de Roche-la-Molière (Loire), la couche de la Grille n'a de racines dans son mur qu'au nord du puits Derhins ; à 7oo mètres de ce puits les Psaronitts commencent à se montrer au toit ; le plafond du banc inférieur de cette couche bifurquée n'a de Stigrnarioesis qu'au 5e niveau. La répartition des souches est tout autre pour la couche du Sagnat, qui ne repose sur un sol à Stigmariopsis qu'au 5e niveau midi du puits du Sagnat, et sur un sol à Stigmaria que tout à fait au sud, et ne porte des cloches au toit qu'au
nord du même puits. A la couche du Peyron, il n'y a de souches et troncs en place qu'au toit ; je n'en ai vu qu'en un seul point au mur. Il n'y en a ni au toit ni au mur de la couche Siméon. J'ai fait ces constatations lorsque j'étais ingénieur aux mines de Roche-la-Molière. A la Béraudière, au mur de la couche des Littes, près du puits Courbon, il n'existe qu'un seul bouquet de Calamites (fig. 5, Pl. IV). Bref, les souches accompagnant les couches de houille sont aussi peu nombreuses que clairsemées, tout comme celles formant les forêts fossiles. Elles ne sauraient donc, en aucun cas, avoir fourni une partie notable des matériaux organiques en-
trant dans la composition des couches de houille.
Au reste, des bassins et de nombreux systèmes houillers sont dépourvus de racines en place, et les rapports de la houille as ec les roches encaissantes forcent d'admettre que c'est un combustible de transport. L'étude des arbres enracinés révèle des faits curieux
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bassins houillers, et à ce point de vue les développements qui précèdent sur les forêts carbonifères auraient des
pu être différés.
Mais les arbres debout jetant un peu de lumière sur diverses questions traitées dans ce mémoire, et fournissant un des principaux arguments présentés par les partisans de la formation sur place, je devais examiner ici-même très minutieusement leur rapport avec les couches de charbon, comme s'ils les accompagnaient partout et toujours. Cependant il y a des bassins et de nombreux faisceaux houillers qui en sont privés plus ou moins complètement,
en sorte que la présence des racines implantées dans le terrain houiller peut être considérée comme une exception plutôt que comme un fait immanent. Ainsi, à Brassac, je n'ai pu en découvrir une seule à l'intérieur des mines non plus qu'aux affleurements, ni dans le mur des couches de charbon, ni dans les roches. Je crois qu'il en est de même à Ronchamp.
D'un autre côté, à Saint-Chamond (Loire), comme dans beaucoup 'de faisceaux charbonneux, il n'y a généralement pas de souches ni de racines, voire même des Stigmariées, près des couches de houille. 11 faut donc se résoudre à envisager la formation de la houille indépendamment des arbres debout, qui ne les accompagnent que dans certains cas particuliers, et qui appartiennent d'ailleurs à des végétaux d'eau courante. Or, tous les caractères relatifs à sa composition organique et à sa structure physique sont unanimes à démontrer que c'est une roche sédimentaire. Ses rapports avec les terrains encaissants sont non moins explicites, et peut-être même plus concluants dans le centre de la France, où les arbres debout semblent prouver le ontraire ,que dans les terrains houillers moyens du Nord. Ce sont ces rapports qui m'ont convaincu, il y a vingt ans,