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ET DES GÎTES MÉTALLIFÈRES DE L'INDO-CHINE.
EXPLORATION DES GÎTES DE COMBUSTIBLES
Pl. IX). Ce chemin traverse une immense plaine couverte de bois, touais le long des rivières, clairsemés dans les intervalles des cours d'eau, et de plus en plus serrés à mesure que l'on s'approche de la montagne. Toute la région est absolument plate, et, vue d'un point élevé, elle paraît rigoureusement horizontale. On n'y rencontre, en la traversant, que les rares dénivellations produites par les cours d'eau, dont les sillons s'enfoncent à 8 mètres au plus au-dessous du plan général. Il existe cependant une faible pente du nord vers le sud, pente qui peut être évaluée à environ 1/2000 ou à un demi-millimètre par mètre. Cette immense plaine est entièrement formée par des alluvions, généralement constituées par un sable quartzeux blanc d'une grande finesse. Dans les parties basses et dans le voisinage des rivières, ce sable est mélangé à une proportion plus ou moins forte d'argile kaolineuse due princi.
paiement au limonage annuel pendant la période
des
grandes crues. Les dépressions les plus importantes sont occupées par des marécages, transformés en lacs pendant la saison pluvieuse et conservant jusqu'à la fin de la saison sèche une faible quantité d'eau, seule ressource des populations primitives de ces vastes solitudes. C'est également autour de ces mares que se pressent les animaux qui peuplent les forêts tropicales, et nous y avons rencontré plus d'une fois des troupes de faisans et de paons sauvages, des cerfs et
même des loups, sans parler de leur hôte le plus dangereux, quoique toujours invisible, le tigre, dont le voyageur se garde, pendant la nuit, par de grands feux allumés autour de son campement, et dont il ne soupçonne, pendant
le jour, le voisinage redoutable que par l'odeur de fauve qui reste empreinte sur sa trace dans les broussailles de la forêt vierge. C'est du milieu de cette plaine alluvionnelle que surgis-
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sent les collines de Ph'nom-Dêck, dont la première renferme le puissant gîte de fer, objet de notre voyage. D'au«
ires collines, de plus en plus rapprochées, plus nombreuses et plus hautes, s'élèvent à quelque distance ; enfin, la grande chaîne qui sépare le bassin des Lacs de celui du Hé-Kong profile à l'horizon sa longue crête mamelonnée. 13. - TOPOGRAPHIE ET GÉOLOGIE.
Ainsi que nous venons de l'exposer, le gîte de fer de Ph'nom-Déck est compris dans le premier groupe de collines qui s'élève au-dessus de la grande plaine alluvionnelle de la rive droite des lacs cambodgiens. Il y forme un amas vertical, qui recoupe la petite chaîne normalement à la ligne de crête et dont le plan moyen est orienté N.-E. (fig. H., Pl. IX). Il est encaissé de toutes parts par un tuf porphyrique, généralement blanc ou rose pâle, qui est irrégulièrement coloré en rouge par de l'oxyde de fer dans le
voisinage du gîte, et qui constitue la masse entière du groupe des collines de Ph'nom-Dêck aussi loin qu'il nous a été possible de les explorer. Les collines voisines sont, au contraire, essentiellement formées de roches granitiques, dont la plus importante est une granulite verdâtre à deux feldspaths et à mica bronzé
qui occupe la totalité du petit chaînon situé en face du gîte. Cette granulite est recoupée par une série de filons minces d'une micro-granulite verte plus foncée, filons qui sont remarquablement parallèles entre eux et dirigés_ sensiblement du nord au sud.
Les relations entre la granulite et le tuf porphyrique nous sont inconnues, la dépression qui sépare les deux groupes de collines étant recouverte d'un épais manteau d'alluvions qui masque le contact des roches. Ces alluvions sont beaucoup moins sableuses que celles
de la plaine et renferment des fragments, peu roulés et