Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
286
EXPLORATION DES GÎTES DE COMBUSTIBLES
pour la partie visible du gîte de Ph'nom-Dêck, à une masse de minerai de fer de 2.000.000 de mètres cubes ou de 6 à 7 millions de tonnes, ce minerai ayant une teneur moyenne de 5o à 55 p. loo. Quant aux portions du gîte situées au-dessous du niveau de la plaine, soit directement sous la colline, soit dans le prolongement du gîte vers le sud, et dans lesquelles la sidérose plus abondante provoquera un abaissement sensible de la teneur, nous ne pouvons qu'en indiquer l'existence sans nous permettre, à leur égard, une évaluation numérique qui serait aussi prématurée qu'inopportune, les ri-
chesses directement mesurables du gîte étant suffisantes pour alimenter l'exploitation pendant une longue période cl' années.
S 2.
Étude technique et mise en valeur du gîte de fer de Pla'num-Dêch. A.
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES.
L'importance du gîte de fer de Ph'nom-Dêck, la richesse et la pureté de ses minerais ont plus d'une fois fait naître le projet de sa mise en valeur industrielle. Ce n'est pas que ce gîte soit entièrement inutilisé aujour« d'hui : il est, au contraire, exploité d'une façon rudimen-
taire par les Khouys, population indigène qui vit à l'état demi-sauvage dans les forêts du Cambodge et du Laos, et qui s'adonne d'une manière spéciale à l'élaboration des minerais de fer par des méthodes primitives, dont nous parlerons plus loin. Mais les travaux d'exploitation essentiellement superficiels que nécessite cette industrie ne font, en quelque sorte, qu'effleurer le gîte. Ils s'effectuent sur une échelle si modeste qu'ils mériteraient à peine l'honneur d'être mentionnés, s'ils ne donnaient finalement naissance à un fer extrê-
ET DES GÎTES MÉTALLIFÈRES DE L'INDO-CHINE.
287
mement estimé, qui est exporté à de grandes distances et qui est comme le témoin anticipé des résultats auxquels pourrait conduire une installation métallurgique européena
création d'une semblable industrie au Cambodge et en Cochinchine aurait, en tout état de cause, sa raison d'être
en elle-même, indépendamment de l'heureuse influence
qu'elle exercerait sur la prospérité de notre colonie, à cause de la consommation sans cesse croissante du fer et des aciers dans l'extrême Orient. La production indigène est entièrement incapable de satisfaire aux besoins de cette consommation, et, si elle lui procure encore, surtout en Indo-Chine, quelques produits exceptionnels à des prix très élevés, si une partie des fers
communs sont demandés à la Chine, c'est toujours, et de plus en plus, l'importation européenne qui fournit la presque totalité des métaux employés dans les arsenaux et dans les ateliers de construction des colonies européennes.
Le problème de la création d'une industrie métallurgique en Indo-Chine mérite donc une étude attentive, dont
l'actualité est rehaussée par la découverte des bassins houillers du Tong-King. Nous aborderons les grandes lignes
de cette étude en examinant successivement les procédés métallurgiques rudimentaires actuellement employés par les Rhouys, et les conditions que la topographie, la géologie et l'état politique et social de ces contrées lointaines imposeraient à une industrie établie d'après les errements de la civilisation européenne. B.
MÉTALLURGIE DU FER CHEZ LES KHOUYS.
La métallurgie du fer chez les sauvages Khouys du Cambodge présente un grand intérêt, tant au point de vue de la méthode qu'ils emploient, qu'à celui des produits très estimés de leur fabrication, qui servent de monnaie