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OXYDABILITÉ RELATIVE DES FONTES, FERS ET ACIERS 6 de cette dernière conclusion, parce que M. Adamson avait provoqué l'oxydation par de l'eau acidulée et non par la
simple action de l'air humide. J'ai donc entrepris depuis une année une série d'essais pour comparer entre elles les diverses réactions sous l'influence desquelles les matériaux ferreux sont oxydés dans les constructions et les arts. J'ai consulté aussi les études faites antérieurement dans cette voie par d'autres ingénieurs, en Angleterre surtout. La question n'est, en effet, pas neuve. A l'instigation de l'Association britannique pour l'avancernent des sciences, des expériences prolongées furent entreprises par M. R. Mallet à Dublin dans le but de fixer la durée probable des constructions en fer et fonte, dont les pièces seraient exposées à l'action prolongée de l'air et de l'eau plus ou moins pure. Les résultats obtenus furent consignés dans les rapports de l'Association britannique des années 184o et 1845. Plus récemment, la question fut reprise pour le fer doux et l'acier appliqués à la construction des coques de navires et des chaudières à vapeur par les soins de l'amirauté anglaise et par deux ingénieurs, MM. D. Phillips et W. Par-
kers, dont les mémoires ont paru, le premier, dans le t. LXV (1881) des procès-verbaux de la Société des ingénieurs civils de Londres, le second, dans le volume de l' Iron and Steel hz$titlite, pour mai 1881. Nous verrons qu'en général ces expériences concordent avec les miennes quoique exécutées à un point de vue un peu différent.
Mes expériences ont été faites sur des plaques carrées d'un décimètre de côté, décapées et polies à la lime et à la meule sèche. Leur poids varie, selon l'épaisseur, de 15o à
55o grammes ; mais comme les surfaces sont identiques, les résultats fournis par les pesées successives n'en sont pas moins directement comparables. Pour pouvoir soumettre les diverses plaques à des réac-
SOUS L'ACTION DE L'AIR ET DE L'EAU, ETC.
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tions rigoureusement pareilles, on les fixait, au nombre de quinze, dans un châssis en bois facile à manoeuvrer à l'aide d'une poignée. Le châssis est formé de deux fortes plan-
chettes verticales, reliées l'une à l'autre par quatre traverses horizontales légèrement entaillées à la scie pour pouvoir soutenir les plaques. Celles-ci sont de la sorte sus-
pendues par les quatre coins sans réactions galvaniques réciproques. On pouvait les immerger toutes simultanément dans une
auge en bois, doublée de plomb, contenant le liquide qui devait réagir sur les plaques métalliques ; ou bien les laisser exposées à l'air humide, en suspendant le châssis audessus de l'auge. Les plaques étaient placées parallèlement à 15 millimètres de distance l'une de l'autre ; elles formaient ainsi par leur ensemble une sorte de parallélipipède rectangle à cloisons verticales, retenues aux quatre angles par les traverses ci-dessus mentionnées. Les premières expériences ont été faites dans le courant de l'hiver 1881-1882, pendant mon séjour aux forges de Saint-Montan, près de Beaucaire ; d'autres à Paris ; les dernières en Normandie, sur les bords de la mer, dans le courant de l'été 1882, mais toutes à l'aide du même appareil.
Les plaques soumises aux essais proviennent d'usines diverses. Onze m'ont été fournies par M. Brustlein, direc-
teur des aciéries Holtzer, situées à Unieux, près de Firminy (Loire) ; sept par M. Alfred Evrard, directeur des anciennes usines Verdié, de Firminy; dix par mon fils, directeur de la forge de Saint-Montan, près Beaucaire.
Les plaques d'Unieux sont des aciers purs, fondus au creuset, inégalement carburés, mais tous peu chargés d'éléments étrangers, sauf deux, renfermant, l'un du chrome, l'autre du tungstène. Voici, d'après M. Brustlein, la teneur en carbone de ces divers aciers :