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OXYDABILITÉ RELATIVE DES FONTES, FERS ET ACIERS
qu'elles sortaient des mains du fondeur, tandis que les fers et les aciers avaient subi, au préalable, comme dans nos essais, l'action de la lime ou de la meule sèche. Quant à l'intensité absolue de l'oxydation des aciers et des fers par l'eau de mer, elle serait, selon M. R. Mallet, un peu moindre que celle que provoque l'air humide dans le même temps et, d'autre part, près de neuf fois plus intense que celle qui est due à l'eau douce des rivières. Il convient toutefois de rappeler à ce sujet que l'action de l'air humide varie avec le climat et la saison et celle de l'eau avec la profondeur au-dessous de la surface. Je dois rappeler aussi qu'en Angleterre les constructeurs de navires ont tous reconnu que les tôles sont surtout corrodées le long de la ligne de flottaison et que les points qui sont tour à tour mouillés par l'eau de mer, puis exposés à
l'air, s'attaquent plus que ceux qui restent toujours audessous du niveau de l'eau. Un fait tout à fait analogue s'observe journellement dans les chaudières. On sait que la corrosion des tôles se fait surtout là oià l'eau d'alimenta-
tion amène sans cesse avec elle de l'air frais en dissolution. MM. Parker et Phillips ont étudié l'action de l'eau de mer
sur les tôles des navires et celle de l'eau distillée sur les parois des chaudières à vapeur. Ils ont principalement comparé la tôle soudée à l'acier fondu extra-doux. Leurs expériences, d'accord avec les nôtres et avec la
pratique des constructeurs anglais, prouvent qu'il n'y a pas grande différence entre les fers et les aciers doux au point de vue de la corrosion des coques de 'navires par l'eau de mer et celle des chaudières par l'eau distillée. Il semblerait cependant que l'eau, comme l'air humide,
attaquerait un peu plus l'acier doux que le bon fer de Lowmoor ou le fer soudé commun, mais la différence entre les extrêmes ne paraît pas dépasser 5 à G p. 100 en moyenne. Aussi, malgré cette légère infériorité, donne-t-on
SOUS L'ACTION DE L'AIR ET DE L'EAU, ETC.
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la préférence à l'acier doux à cause de son homogénéité, de sa ductilité et de sa force de résistance plus grandes. Une précaution toutefois est indispensable : il faut décaper les tôles avant leur emploi, sinon les croûtes oxydées, laissées comme des taches isolées à la surface du métal, tendent à favoriser, par voie galvanique, la corrosion des parties voisines non protégées par l'enduit oxydé. L'action de ces croûtes est presque aussi funeste que celle d'une pièce de cuivre rivée sur le fer, et même les morceaux de zinc que l'on emploie souvent comme protecteurs galvaniques ne neutralisent pas entièrement la fâcheuse influence des taches oxydées.
5° Action de l'eau acidulée. L'eau acidulée est surtout remarquable en ce que, contrairement à l'eau de mer, elle attaque plus fortement les aciers carburés et impurs que les aciers doux, et les aciers trempés plus que les aciers recuits. Il faut donc éviter, même pour le simple décapage, l'emploi de l'eau acidulée dans les essais de rouille par l'air humide. On s'expose à vicier les résultats, comme nous Pavons dit à l'occasion des essais rapportés dans les tableaux B, C et D.
La présence du chrome favorise la corrosion par l'eau acidulée comme par l'air humide et l'eau de mer.
Quant à l'action de l'eau acidulée sur les fontes, elle varie avec la compacité de ces fontes et le mode de combinaison des éléments. Les fontes grises graphiteuses sont facilement entamées, tandis que les fontes blanches le sont plutôt moins que les aciers. Ainsi, d'une manière générale, l'eau acidulée agit autrement que l'air humide et l'eau de mer. On ne peut donc rien conclure, au point de vue de l'oxydation opérée par l'air ou l'eau de mer, des essais basés sur l'emploi de l'eau acidulée; aussi ai-je eu tort de penser, à la suite des essais de M. Adamson, que l'air humide devait d'autant