Annales des Mines (1883, série 8, volume 3) [Image 43]

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SUR LES LAMPES DE SURETÉ.

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SUR LES LAMPES DE SURETÉ.

détonant. La seule circonstance qui explique Que ces

appareils ne donnent pas plus souvent lieu à des catastrophes, c'est qu'en définitive dans les mines il est assezrare qu'on se trouve en présence d'une atmosphère à laquelle les proportions relatives d'air et de grisou donnent des propriétés détonantes très énergiques. Les lampes Davy doivent donc, à notre avis, être absolument proscrites dans les houillères, ou tout au moins ne doivent être confiées qu'exceptionnellement aux mains des chefs mineurs et avec la recommandation expresse de les manier avec une extrême prudence.

Expériences faites par M. Marsaut sur les lampes Davy. Influence des dimensions du cylindre de toile. Par contre, au point de vue particulier qui a surtout préoccupé M. Marsaut, les lampes Davy doivent présenter le minimum de danger. Il est clair, en effet, que les gaz produits par une explosion provoquée

dans l'intérieur de la lampe, trouvant de larges débouchés, s'échapperont avec une faible vitesse et que par conséquent la flamme n'aura qu'une faible tendance à traverser la toile. Il est encore évident, si l'on se reporte aux principes que nous avons établis au début de ce travail, que cette tendance sera d'autant plus faible que les dimensions de la lampe seront plus restreintes. M. Marsaut a, en effet, constaté dans des expériences faites sous la cloche avec du gaz d'éclairage et la mèche allumée, mais très basse, que la lampe Davy (modèle du Gard), dont le cylindre a une hauteur de 195 millimètres, un diamètre

de 66 millimètres, avec 132 mailles au centimètre carré, peut laisser quelquefois passer la flamme au dehors. La lampe Davy (modèle Dubrulle), ayant 132 millimètres

de hauteur, 42 millimètres de diamètre au chapeau et 5o millimètres de diamètre en bas, se laisse encore traverser, quoique plus rarement.

6i La lampe Davy, du type de Newcastle, ayant une hauteur de i4o millimètres au-dessus du porte-mèche, un diamètre uniforme de 40 millimètres et 121 mailles au centimètre carré, ne s'est laissée traverser qu'une seule fois sur 264 expériences.

La lampe Davy, dite de fireman, dont le cylindre a 120 millimètres de hauteur, 38 millimètres de diamètre uniforme et un double chapeau de toile à la partie supé-

rieure, ne s'est pas laissé traverser une seule fois sur 146 expériences.

En continuant à opérer sous la cloche avec du gaz d'éclairage, mais en employant l'étincelle électrique, M. Marsaut a observé que la lampe Davy du Gard se laisse traverser par la flamme presqu'a chaque épreuve, tandis que la lampe de fireman n'a donné aucune explosion extérieure sur io épreuves. Nous avions fait, il y a plusieurs années, des expériences analogues sur la lampe Davy, modèle du Nord, en employant l'étincelle électrique dans un milieu très explosif d'air et de gaz d'éclairage, et nous avions constaté, comme l'a fait plus tard M. Marsaut, que dans ces conditions la flamme n'est jamais projetée au dehors. Il résulte de ces expériences que lorsqu'on croit nécessaire, dans des circonstances exceptionnelles, de mettre entre les mains des maîtres-mineurs ou d'ouvriers expérimentés, des lampes Davy, malgré le peu de sécurité qu'elles présentent, il faut diminuer autant que possible les dimensions du cylindre de toile. LAMPE MARSAUT.

Description des lampes Marsaut du premier et du dernier type. C'est en cherchant à construire une nouvelle lampe de sûreté que M. Marsaut a été conduit aux expériences que nous avons fait connaître en