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SUR LES LAMPES DE SURETÉ.
est celle de savoir si la lampe Mueseler peut, au repos et dans
une atmosphère tranquille formée par un mélange déto-
nant d'air et de grisou, laisser passer la flamme au dehors. On peut considérer la question comme résolue affirmativement lorsque l'atmosphère est formée par un mélange ..
composé d'air et d'un certain gaz d'éclairage plus explosif que le gaz ordinaire de Paris. Il faut alors, pour que cet effet se produise, que la flamme de la mèche soit tenue aussi basse que possible, et que la lampe soit élevée lentement de bas en haut, de manière à s'enfoncer graduellement dans le mélange détonant. Mais le même effet peut-il se produire dans les mélanges de grisou et d'air? Si l'on posait la question pour les mé-
langes d'hydrogène protocarboné et d'air, il ne semble pas douteux que la question dût être résolue par la négative. Il paraît, en effet, évident qu'un effet qui ne peut être obtenu qu'exceptionnellement dans un gaz d'éclairage plus détonant que le gaz des usines parisiennes, doit être absolument irréalisable avec un gaz tel que l'hydrogène protocarboné dans lequel la vitesse de propagation est au plus égale à om,70, quand elle atteint lm, 1 pour les mélanges les plus explosifs formés par l'air et le gaz de Paris. En fait, pour provoquer le passage de la flamme en dehors
de la lampe Mueseler avec des mélanges d'air et d'hydrogène protocarboné il a fallu se placer dans des conditions très
éloignées de celles qu'il est possible de supposer réunies, même pendant un temps très court, dans la pratique. .11 a fallu, en effet, remplir la lampe tout entière de mélange
détonant avant d'y mettre le feu par une étincelle électrique et enfin obstruer complètement le diaphragme hori-
zontal, obstruction qui ne pourrait être réalisée dans la pratique sans que la lampe s'éteignît rapidement. Nous n'ignorons point combien il est difficile d'affirmer que telle circonstance, qui paraît impossible, ne se rencon-
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trera pas dans la série indéfinie des combinaisons qu'amène la continuité du temps, mais le 'passage de la flamme en dehors de la lampe Mueseler lorsque cette lampe est plongée dans un mélange d'air et d'hydrogène protocarboné, nous paraît un évènement en dehors de toute vraisemblance, au moins tant que la lampe Mueseler est dans des conditions à peu près normales et que le diaphragme horizontal n'est pas à peu près complètement obstrué. Reste la possibilité que les mélanges d'air et de grisou soient, au moins dans certains cas, beaucoup plus détonants que les mélanges d'air et d'hydrogène protocarboné.
Dans le Rapport que nous avons présenté, lors de la
clôture de ses travaux, à la Commission du grisou et qui a été insérée dans ces Annales, nous avons déjà dit quelle était notre opinion sur ce sujet. Même là où le grisou a pu être recueilli avec des garanties sérieuses de pureté, on n'y a jamais constaté, en proportion sérieusement nuisible, des gaz plus détonants que ne l'est l'hydrogène protocarboné. En
Angleterre, en France, les résultats ont partout été les mêmes. Les mélanges d'air et de grisou sont, d'après toutes les analyses, le plus souvent moins, et jamais notablement plus explosifs que les mélanges d'air et d'hydrogène protocarboné.
On a cependant signalé des grisous particulièrement dangereux, mais cette appréciation vague n'a jamais jusqu'ici été appuyée sur aucun fait précis. Le danger particulier signalé par M. Marsaut, en ce qui regarde la lampe Mueseler, ne nous paraît donc pas de nature à préoccuper sérieusement les mineurs.. Mais les
.expériences de cet ingénieur n'auront pas été inutiles à l'art des Mines. En premier lieu, elles auront appelé l'at-
tention sur la complication et le peu de régularité des phénomènes qui se passent dans une simple lampe de Sûreté. Elles auront surtout montré quel est le danger de modifier arbitrairement, comme le font à tort certains Tome III, 1883.
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