Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
DANS LA PROVINCE DE MINAS-GERAES. L'INDUSTRIE MINÉRALE
92
blement partagé au point de vue des minerais, ne l'est pas aussi bien, tant s'en faut, au point de vue des combustibles. On n'y a pas, jusqu'ici, rencontré trace de houille, et tout au moins pour la région centrale d'Ouro-Preto à Diamantina, la nature des terrains est telle qu'il n'y a nulle probabilité d'y pouvoir trouver ce combustible. Peut-être n'en est-il plus ainsi quand on s'écarte à droite vers le bassin du Rio Doce, à gauche vers celui du 'San Francisco ; je ne voudrais plus
alors affirmer l'absence de la houille; personne, je crois, ne le pourrait faire, mais rien non plus, jusqu'ici, ne nous autorise à admettre son existence.
En pleine région des minerais de fer, au pied de la Serra de Caraça, à Fonseca à l'est, à Gandarella à l'ouest de cette Serra, je connais l'existence de deux bassins de lignites, dépôts relativement récents puisqu'on y trouve
des empreintes de feuilles d'arbres appartenant à des espèces encore vivantes. Les premiers, les lignites de Fonseca, sont de qualité détestable, en couches extrêmement minces, aux affleurements du moins, très mêlés de cendres,
en conditions telles, en un mot, qu'ils paraissent inutilisables.
Il n'en est déjà plus de même à Gandarella, où le dépôt
assez puissant pourrait se prêter à l'exploitation. Là le charbon est plus propre, il tient 14 à is,5 p. 100 de cendres seulement, brûle bien, sans encrasser les grilles, avec une
flamme courte et un pouvoir calorifique un peu faible à cause de la forte proportion d'eau qu'il contient, mais même ainsi il me paraît constituer pour la métallurgie un combustible bien médiocre.
A ces deux gisements il n'y a nulle invraisemblance à admettre que l'avenir en viendra joindre d'autres ; j'ai même lieu de le croire, ayant eu dernièrement entre les mains des échantillons de charbon bien supérieur à celui de Gandarella, et s'approchant plus des houilles -sèches que des lignites.
Mais à s'en tenir aux choses sûres,
il
93
est clair que
l'existence de ces gisements de lignites n'a pour la métal-
lurgie qu'un intérêt d'avenir, quand cette industrie sera suffisamment développée pour pouvoir utiliser sous forme
de gaz un combustible qui ne pourrait guère être utilisé directement, tandis qu'il se prêterait fort bien à la gazéificaEtn
fait, pour le moment, le véritable combustible est et sera sans doute encore longtemps le charbon de bois. Il ne sera donc pas superflu de lui consacrer quelques mots.
La province de Minas est un peu plus grande que la France et ne possède guère que 2.000m00 d'habitants. La
partie sud, depuis les limites de la province de Rio de Janeiro jusqu'à la Serra de la Mantiqueira, livrée en grande partie à la culture du café, est celle où la population est le
plus dense. Il est donc permis de dire que c'est un territoire immense à peu près inhabité. Malgré la coutume des
habitants de brûler annuellement des étendues considérables de bois pour faire quelques rares plantations, il reste
encore une grande quantité de forêts et il ne semble pas que l'accroissement de la population doive de longtemps nécessiter leur disparition. Aussi, si les combustibles minéraux sont rares, il n'y a pas actuellement et il n'y aura pas de sitôt difficulté à se procurer du charbon de bois, et cela à des prix qui se maintiendront longtemps encore aux environs de ce qu'ils sont aujourd'hui. L'évaluation absolument exacte de ces prix est assez difficile. Il est très rare de rencontrer, même dans les forges, des balances ; les fabricants ne pèsent rien, ni minerai, ni
charbon, et évaluent ce dernier par charges de mulets, attendu qu'il est toujours transporté de la forêt à la forge à dos de mules. J'ai pu cependant quelquefois peser ces charges et je resterai au-dessous de la vérité en admettant pour leur poids moyen So kilogrammes. La majeure partie des charbonniers fabrique aujourd'hui