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L'INDUSTRIE MINÉRALE
cile de se rendre compte de ce qu'un homme peut produire ainsi dans sa journée, et de comprendre que l'application systématique d'un pareil procédé à un gisement de roche dure et 'même demi-dure devait être impraticable. On ne pouvait en somme exploiter que les gisements où la roche était assez friable pour se réduire presque d'elle-même en
poussière, et où le travail pouvait être poursuivi à ciel ouvert, c'est-à-dire les couches supérieures ritabirite dans le voisinage des filons de quartz. C'est en effet ce- que l'on fit alors, et c'est au résultat de ces travaux que sont dues les si nombreuses tranchées que j'ai signalées par exemple entre Ouro-Preto et Marianna, traversant toute la couche d'itabirite jusqu'aux quartzites sur des épaisseurs de I 0 à 20 mètres, des largeurs de 5o à 100 mètres et des longueurs considérables. Ces exploitations devaient être actives, sur-
tout pendant la saison des pluies; on accumulait alors l'eau de pluie dans les réservoirs et on la faisait sans aucun doute courir dans les travaux, pour aider ainsi à l'enlèvement des terres ; l'or se déposait dans les canaux qui donnaient issue à l'eau ; ceci n'est qu'une hypothèse-, niais d'autant plus vraisemblable que des procédés analogues sont aujourd'hui encore en usage sur certains points.
DANS LA PROVINCE DE MINAS-GERAES.
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mais à peu près inaccessible aux grandes voies de communication, sans industrie, sans agriculture possible, au milieu d'une région infertile? Créée par l'exploitation de l'or alors
qu'elle était en pleine activité, elle est morte avec elle : possédant vers la fin du siècle dernier une population d'environ 5o. 000 âmes, et s'étendant presque sans solution de continuité jusqu'à la ville voisine de Marianna, à une distance de 1 2 kilom., comme en témoignent les nombreuses ruines de maisons que l'on rencontre encore maintenant le
long de la route, elle ne doit plus les 8.000 âmes auxquelles elle est aujourd'hui réduite qu'à sa situation de capitale de la province. Il ne lui reste que les souvenirs de sa splendeur passée, alors que les chevaux qui accompagnaient la procession de la Fête-Dieu étaient ferrés avec des fers en or (aujourd'hui on se contente d'argenter leurs sabots) et qu'on offrait dans la province, aux gouverneurs
en voyage, un plat national, la cangica (grains de maïs cuits dans du lait), où les grains de maïs étaient rempla-
encore en place. C'était alors la période active de l'extraction
cés par des pépites d'or. D'autres villes créées dans des conditions analogues sont maintenant dans la même situation. La décadence fut rapide; elle s'explique du reste fort naturellement. Les gisements superficiels d'itabirite n'étaient pas indéfinis ; l'eussent-il été, on conçoit que l'exploitation de ces gisements, où l'on rencontre parfois des points prodigieusement riches, mais où l'on trouve aussi bien des parties stériles, de sorte que la richesse moyenne est en somme faible, ne pouvait être continuée par ce procédé qu'à condition que la main-d'uvre fût extrêmement bon marché : or,
de l'or ; des villes furent fondées pour les besoins de la nombreuse population employée à ces travaux, non pas à
les prix de main-d'oeuvre allèrent tout naturellement en s'élevant peu à peu jusqu'au jour où ils devinrent assez
Malgré les facilités que pouvait donner cette manière d'agir, on est vraiment stupéfait en songeant à la quantité de main-d'uvre qu'il a fallu pour enlever et laver l'énorme volume de terres qui a ainsi disparu, et que permettent d'apprécier les parties stériles de la couche aujourd'hui
cause de l'heureuse situation des points où elles s'établirent,
élevés pour que le travail d'extraction de l'or, dirigé comme
mais uniquement à cause des besoins de la recherche de
je l'ai dit, ne fût plus rémunérateur. On se rendra compte de cette élévation par les chiffres suivants : en 1814, dans le municipe d'Ouro-Preto, la production moyenne par travailleur et par an était de 9fig,5 d'or, et elle devait être
l'or. Comment s'expliquer autrement ,par exemple ,la création
d'une ville comme Ouro-Preto, très pittoresque à coup sûr
dans son cirque de montagnes dominé par l'Itacolumy,