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TRAITEMENT DU CUIVRE DANS L'APPAREIL BESSEMEIS.
dessus du fond de la cornue. La boîte à vent de la base fut remplacée par une couronne circulaire creuse, envelop.
pant la cornue à quelques centimètres au-dessus du foui et pourvue d'une série d'orifices latéraux, injectant le vent horizontalement dans le bain métallique. Dans l'appareil ainsi modifié, le cuivre ne se figea plus; au fur et à mesure qu'il se produisit, il tomba au-dessous de la nappe de vent et s'y maintint liquide jusqu'à achève. ment de l'opération. On put transformer toute la natte et produire du cuivre ne retenant que o et demi p. 100 de matières étrangères au maximum. Pour parer à la difficulté provenant de l'abondance des scories ferrugineuses, on eut recours à des procédés divers, suivant la nature des 'nattes soumises à l'affinage. Avec des maltes riches, à la teneur de 5o à 6o p. ioo de cuivre, les scories sont peu gênantes ; en ajoutant du quartz, on diminue la corrosion des parois; en introduisant dans la cornue une certaine quantité de fontes manganésées, on donne plus
de fluidité aux scories, etc. Avec des maltes pauvres, ln quantité de scories devient telle que, pour achever l'opéra. tion, il faut se débarrasser des scories, et au besoin même opérer en plusieurs fois. Bref, ces essais préliminaires, poursuivis pendant une année à l'usine de Védènes, prouvèrent qu'il était non sea. lement possible, mais encore facile de transformer rapide. ment les maltes de cuivre en cuivre rouge retenant seule ment 1 à i et demi p. ioo d'éléments étrangers.
L'application industrielle du procédé a été réalisée a l'ancienne fonderie royale d'Eguilles, près de Sorgues (Vau. cluse), où l'on dispose d'une puissante chute d'eau (*). On y a installé trois demi-hauts fourneaux pour la fusion des (*) L'usine est dirigée par M. David, ancien élève de l'École centrale, qui a conduit tous les premiers essais à l'usine de Vé dènes.
TRAITEMENT DU CUIVRE DANS L'APPAREIL BESSEMER.
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minerais, deux cubilots pour la refonte des maltes, et trois convertisseurs d'assez grande dimension, pour la transfor-
mation de la matte en cuivre brut. Cet atelier a été mis en marche dans les derniers mois de 1881. Sous peu un second atelier, composé également de trois appareils, identiques aux premiers, et des fours de fusion correspondants, sera complètement installé. Actuellement avec trois appareils qui marchent à tour de rôle, la production mensuelle varie de 85 à 100 tonnes de cuivre rouge.
Le développement de la fabrication est arrêté par la
difficulté très grande de se procurer des minerais de cuivre. En France, il n'existe que très peu d'exploitations de minerais de cuivre ; la difficulté d'opérer la vente de petits lots de minerais a empêché jusqu'ici la mise en exploitation des gisements connus; quant aux minerais étrangers (Italie, Espagne, Asie Mineure, etc.), ils sont achetés depuis de longues années par les usines anglaises; et il est difficile d'amener les exploitants à abandonner leurs anciens acheteurs. Peu à peu cependant, un courant d'importation s'établit vers Marseille ; et tout le minerai que l'on peut se procurer est de suite traité. Tout le cuivre produit est affiné et
raffiné à l'usine, dans un four d'affinage ordinaire à la houille ; la production totale est laminée à l'usine de Véânes, qui le travaille sans aucune difficulté. Les minerais emploYés sont des plus variables ; ce sont des pyrites cuivreuses de Saint-Georges-d'Hurtières, dans la Haute-Sa,voie, pures mais pas très riches; des minerais riches mais impurs provenant de l'Aveyron, ou des Pyrénées; ou encore des minerais purs de Toscane, contenant
de 7 à 15 p. ioo de cuivre et 3o à 4o p. loo de fer. On a même passé des minerais contenant jusqu'à no à 15 p. ioo d'antimoine, comme ceux de Tadergount en Algérie.
Ces minerais sont souvent employés en mélange avec des pyrites grillées pour la fabrication de l'acide sulfurique, Tome III, 1883.