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264 NOTE SUR L'EXPLOSION D'UNE CHAUDIÈRE VERTICALE
et timbrée à 6 kilogrammes en 1873, après réparation. Les constructeurs admettent généralement aujourd'hui, pour la tôle, le coefficient de rupture de 56 kilogrammes par millimètre carié; on réduit ce coefficient à Ao p. too pour la
résistance de la rivure, et on en prend le quart pour déterminer l'épaisseur de la tôle. Pour le timbre de 6 kilogrammes, l'épaisseur de la tôle pour la chaudière serait 110 x 00,06 OU 9,17 millimètres. 2 X 5,6
Pour la partie inférieure il faudrait compter 7 kilogrammes, ce qui donne Io millimètres; en somme, d'après ces bases généralement admises, l'épaisseur serait suffisante. Quant à la nature de la tô!e, la chaudière est en fer au bois, à l'exception de la virole du haut, de u mètre de hauteur, qui est de la tôle au coke. Le fer, tout en étant au bois, présente en plusieurs
points des lits minces et ternes de scories, ce qui peut le rendre un peu cassant. Partout ailleurs qu'aux coups de feu, la tôle nous a paru saine et à surface lisse ; enfin la chaudière a été éprouvée en 1882, au mois d'avril. Nous ne croyons donc pas devoir attribuer l'explosion à l'usure ou
à la vétusté de l'appareil; il convient pourtant d'ajouter que les chaudières verticales doivent s'user plus vite que les chaudières horizontales ; leur partie inférieure a de bien plus fortes charges à supporter que le haut, et, en général, on n'en tient pas assez compte dans la construction de ces chaudières. D'un côté, n'étant pas supportées latéralement,
le bouillonnement de l'eau, qui quelquefois est très vif, doit leur faire subir des trépidations, des oscillations, qui doivent fatiguer beaucoup la chaudière, surtout les rivures
inférieures. D'un autre côté, ces rivures ont à supporter non seulement la pression de' l'eau et de la vapeur, maisi aussi le poids des tôles supérieures et de la maçonnerie. qui entoure le réservoir de vapeur, et qui, dans le cas, actuel, ne représente pas moins de iio kilogrammes pat
AUX FORGES DE MARNAVAL (HAUTE-MARNE).
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rivet d'une rivure horizontale. Les rivures inférieures devraient donc toujours être faites à deux rangs de rivets à l'endroit des coups de feu. L'accident pouvait-il être évité? Nous le croyons. Le haut de la pièce ajoutée a constituait évidemment ce qu'on peut appeler un point critique. En premier lieu, petite pièce rapportée avec rivure à l'endroit du coup de feu ; en second lieu, la flamme du four n° 13 venait frapper la chaudière de face et sous un angle de plus de 45 degrés; enfin, il y a une troisième cause qu'il convient de signaler: pendant la durée d'un puddlage, la température du four
n'est pas toujours la même, il y a des moments où ce travail demande moins de chaleur qu'à d'autres ; d'un autre côté, entre deux opérations de puddlage, il y a un arrêt pendant lequel le feu tombe, et puis on le relève brusquement ; enfin, il y a toutes les douze heures, par suite du changement de postes, pour ainsi dire une suspension de travail, pendant laquelle la température du four peut descendre jusqu'à 400 ou 5oo degrés, et puis brusquement le nouveau poste arrive, elle est portée à 1000 degrés et plus, et c'est précisément pendant une de ces suspensions que l'explosion a eu lieu. Avec les dispositions adoptées à Marnaval, la chaudière subit directement l'influence fâcheuse de ces variations rapides de température, d'où fréquence de coups de feu, variations brusques
de dilatation et contraction, et puis fissure de la tôle principalement aux rivures, et enfin, si on n'y porte remède à temps, explosion.. Cette dépendance entre le chauffage des chaudières et le chauffage des fours est un des grands inconvénients des chaudières verticales; le chauffeur du
four conduit son feu seulement en vue du travail du puddlage, sans s'occuper des besoins ou des exigences d'un chauffage rationnel de la chaudière à vapeur. Dans les
fours à réchauffer, la température est en général plus élevée que dans ceux à puddler ; aussi à Ilarnaval a-t-on