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NOTE SUR UN ACCIDENT SURVENU LE 12 JUILLET 1883
rage charbonneux ramassé sur la sole du niveau ; vers onze heures un quart, il était chargé et amorcé, et les deux ouvriers se retirèrent dansle niveau, Blanc au point B, Portes au point P, pendant que le sous-gouverneur Januel,
spécialement chargé de ce service, restait pour procéder à l'allumage. Le sous-gouverneur, après avoir visité le chantier avec sa lampe de sûreté et s'être assuré qu'il ne contenait pas trace de gaz, mit le feu à l'étoupille et se retira en J dans un travers-bancs voisin. Quelques instants après, une violente détonation se faisait entendre, en même temps que des flammes abondantes se répandaient dans le ni-
veau, remontaient le courant d'air et allaient brûler le piqueur Portes placé en amont, à io mètres de l'entrée de la remonte. D'après le témoin Blanc, les flammes présentaient une coloration rouge et contenaient, en assez grande quantité, de petites escarbilles incandescentes. En outre
Portes a été brûlé sur toute la partie droite du corps, tournée du côté de la remonte, et non sur la partie gauche;
la tête qui, au moment de l'accident, était abritée par le bras droit, relevé et appuyé sur un chapeau du cadre, a été préservée. La marche des flammes contre le courant d'air éveilla, dès l'abord, l'idée que le grisou avait dû jouer un rôle dans l'accident ; bien que le banc supérieur de la huitième couche n'eût jamais donné de gaz au puits des Rosiers, on regar-
dait pourtant le quartier comme éventuellement grisouteux à cause de la communication avec le banc inférieur, distant de quelques mètres, et dans lequel la présence du grisou a été constatée de la façon la plus certaine. C'est pour cette raison que les lampes de sûreté ont été adoptées et que l'allumage des coups de mine est confié à un homme spécial, chargé de faire une visite préalable du chantier, à l'aide de la lampe Mueseler. Comme on va le voir, l'examen du chantier et des cir-
AU PUITS DES ROSIERS.
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constances de l'accident conduit à rejeter la supposition de la présence du grisou. En premier lieu, il fut impossible de découvrir, pendant les journées qui suivirent le 12 juillet, la moindre trace de
gaz dans la remonte, clans le niveau et même dans les chantiers voisins, tant du banc supérieur que du banc inférieur. D'autre part, le coup de mine avait été retrouvé intact, sauf un très léger écornement à l'entrée, et une nouvelle hypothèse se présentait, celle du débourrage du coup. L'examen des bois montrait que les flammes avaient occupé l'espace représenté sur le croquis (Pl. XVIII, fig. 2) par les hachures croisées ; les trois cadres les plus rapprochés du front de taille ne présentaient aucune marque de brûlure, tandis que les suivants portaient des grains de coke frittés, ainsi que des exsudations résineuses, surÉlut dans le voisinage du parement de droite de la remonte, c'est-à-dire dans le prolongement de la direction du coup. Au point R, où cette direction venait rencontrer le parement
du niveau, en une région où se trouvait le remblai d'une ancienne remonte, on distinguait une quantité notable de poussières frittées et d'exsudations sur les bois contenus dans le remblai. En remontant le courant d'air dans le niveau , on les apercevait encore assez nettement sur les cadres de ce niveau, surtout du côté gauche de celui-ci. Ces
témoins se trouvaient répartis à peu près également sur les faces amont et aval des bois. Il n'y avait certainement pas de gaz dans le niveau au moment de la déflagration ; en effet, on a exploré minutieusement une cloche située en M, et constaté que les bois de son quadrillage n'avaient pas été atteints. Ils portaient encore, à la partie supérieure, de petits dépôts absolument intacts de poussières fines, ce qui n'aurait évidemment pas
eu lieu si cette cloche et les intervalles des chapeaux avaient été remplis de grisou. La supposition d'un dégagement instantané au front de Tome IV, 1883.
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