Annales des Mines (1884, série 8, volume 5) [Image 116]

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EAU SURCHAUFFÉE.

ILUIPORT DE LA SOUS-COMMISSION.

La graduation du thermomètre est faite, d'un côté en degrés, de l'autre en pressions de vapeur d'eau saturée ;

sont servi, et qu'il faut très longtemps pour qu'il se mette en équilibre avec le milieu dans lequel il est plongé. Enfin les mouvements de l'indicateur magnétique, qui semblent avoir fait quelque impression sur l'esprit de M. Trève, prouvent tout simplement que l'eau est en violente ébullition, résultat inévitable de l'ouverture du robinet.

c'est un thermo-2nanomètre ; à côté de l'échelle des pressions, se trouve un manomètre. Le thermomètre indiquant la température de l'eau de

la chaudière, on voit que, s'il y a surchauffe, il y aura ,désaccord entre les indications du thermo-manomètre celles du manomètre. Voici maintenant les faits observés par M. Trève, depuis un mois environ que l'appareil est en expérience. A l'état normal, le manomètre et le thermo-manomètre marchent parfaitement d'accord. Si l'on vient à ouvrir un robinet, monté à cet effet sur la chaudière, la vapeur s'échappe et la pression baisse rapidement ; en cinq minutes environ, le manomètre passe de 4 à 3 kilogrammes ; le thermomètre baisse moins rai)idement et indique une température supérieure de quelques degrés (3 à 40 1/2) à celle correspondant à la pression de la vapeur ; en même temps l'indicateur magnétique du niveau de l'eau est violemment agité. M. le commandant Trève en conclut que, en ce moment-là, il y a surchauffe de l'eau. Nous ne saurions en aucune façon partager cette manière de voir. Nous ne voyons, dans cette expérience, que

des faits absolument réguliers et normaux. Si la sur-

chauffe devait se produire, ce serait avant l'ouverture du

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robinet, alors que l'eau de la chaudière est à peu près calme. L'émission de vapeur en rompant l'équilibre, devrait alors déterminer une vaporisation brusque, c'est-àdire une hausse et non pas une baisse du manomètre. Quant au retard dans les indications du thermomètre, il n'y a rien là que de naturel et de nécessaire, attendu qu'un thermomètre, qui ne reçoit la chaleur de l'eau que par l'intermédiaire d'un bain de paraffine, est un instrument fort paresseux, comme le savent tous ceux qui s'eu

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M. Trève pense en outre qu'au moment où l'eau en ébullition est projetée sur les parois chaudes de la chaudière, elle. se dissocie en ses éléments, oxygène et hydrogène, et donne lieu à un mélange détonant, pouvant amener une explosion fulminante. C'est là une théorie toute différente de celle que la Sous-Commission avait à examiner, et ce serait sortir des limites de notre mandat que d'essayer de la discuter. M. Trève nous a enfin cité l'explosion récente des chaudières du « Coligny, » à la Rochelle, et l'avis de la Commission de surveillance, qui attribue cette explosion au phénomène de l'eau surchauffée.. L'accident du « Coligny » étant actuellement en instruction, et devant être prochainement soumis aux délibérations de la Commission centrale, il est de notre devoir-.de réserver notre opinion sur cette affaire (*). D'ailleurs

-l'explication tout à fait erronée, en fait aussi bien qu'en théorie, qui a été attribuée à l'explosion de Marnaval, suffirait seule pour nous imposer une grande prudence dans l'appréciation des causes de cet accident. En terminant, M. Trève nous a déclaré que ses études les poursuit avec persésont loin d'être complètes ; pense être sur la voie de résultats intéresvérance; sants; mais qu'en attendant ces résultats, il ne saurait -(*) La Commission centrale a été appelée à se prononcer, dans

sa séance du 26 avril 1884, sur l'accident du « Coligny », et a émis l'avis que cette explosion est due uniquement à l'état déplorable des chaudières qui ont éclaté.