Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
356
GRANITES.
ÉTUDE SUR LES ÉRUPTIONS DU HARTZ.
Ancienne théorie de M. de Groddeck pour la formation C'est alors que M. de Groddes filons de l' Oberharz.
deck émit sa théorie du rayonnement de tous les filons de l'Oberharz autour d'un même point, situé au Steiler
Wand,, dans le Kellwasserthal supérieur, à la limite du quarzite et du granite. La découverte d'un nouveau filon, dit filon de la Kellwasser, fut le point de départ de cette théorie. Le passage de ce filon est marqué par plusieurs rejets des bandes de schistes siliceux ; prolongée, la ligne de ces rejets passe entre les gîtes de fer de l'Eisenerweg et du Spitzenberg, qui paraissent n'aveir formé à l'origine qu'un seul et même gîte ; enfin sur l'Ochsenberg, traversé par cette même ligne, on peut observer un véritable filon sans .minerai toutefois, rempli d'argiles bleues et grises avec intercalation de calcite et de concrétions pyriteuses. Or si l'on prolonge les filons de Grund et de Clausthal d'une part, les filons de Lautenthal et de Bockswiese de l'autre, on obtient deux faisceaux de lignes qui viennent
à peu près concourir avec le filon de la Kellwasser au Steiler Wand. La direction du nouveau filon est h.-12 ; celles des deux
faisceaux sont h.-9 et h.-7. Rapprochant .ce phénomène d'étoilement de l'uniformité remarquable que présente dans l'Oberharz le plissement des couches et leur direction, M. de Groddeck
attribua, en bloc, au soulèvement soit simultané, soit successif, du Bruchberg et du Brocken, la formation des plis et celle des filons. En effet, dit-il, on ne peut expliquer la production de ces fractures étoilées par l'hypothèse d'une pression uniforme perpendiculaire à la direction des couches et les
pliant parallèlement au grand axe du bassin de Clausthal, car les seules fractures qui tendraient alors à se produire, seraient des déchirements parallèles aux plis.
357
Il faut supposer que la pression est normale, mais non uniforme. Soit ABCD (Pl. XI, fig. 10) une masse de terrain sédimentaire sollicitée par une pression normale à BD, mais telle que sur BE et ED, agissent des forces ot, d'intensité différente ; il se produira un étoilement EFGH. Quant à l'extrême complication des filons de Grund, M. de Groddeck l'attribue à la réaction de l'Iberg, qui, d'après lui, serait resté inébranlable dans le mouvement des couches du culm.
Cette théorie a été complèThéorie de M. Lossen. tement renversée par les arguments de M. Lossen. Elle a l'immense défaut de se borner à la seule région comprise entre Osterode et Lautenthal; elle n'explique en aucune manière l'étrange bouleversement des formations dévoniennes de Goslar, et encore moins tout ce qui s'est passé à, l'est du Brocken ; enfin elle est basée sur une théorie
mécanique très discutable, et d'ailleurs le fait même de l'étoilement n'est qu'un simple à peu près. D'après M. Lossen, comme je le disais en commençant, il y a eu deux soulèvements successifs : le premier S.-W. N.-E., correspondant à la formation de la chaîne du
Bruchberg et à l'apparition du granite du Brocken, et plissant toutes les couches du Hartz dans cette même direction ; le second, postérieur, dirigé S.-E N.-W., correspondant à la formation du granite du Ramberg, superposant son action au premier plissement et déterminant, par suite, la flexion, la torsion ou la rupture des couches.
C'est dans cette succession de deux soulèvements qu'est toute la théorie du Hartz. Cette succession apparaît clairement à la simple inspection du massif du Brocken ; le soulèvement hercynien (S.-E. N.-W.) s'y manifeste par les apophyses granophy-
riques d'Hasserode, et par l'allongement des zones mé-