Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.
GRANITES. .
360
ÉTUDE SUR LES ÉRUPTIONS DU HARTZ.
a découvert un filon d'un porphyre absolument semblable à celui d'Elbingerode. Ce filon est dirigé comme les filons
dont je viens de parler, c'est-à-dire comme la fente de l'Oder. Le soulèvement hercynique n donc eu un retentissement sur l'Oberharz.
50 lin regardant la carte, on voit que la chaîne du Bruchberg est brusquement interrompue par le granite, .qu'à cette interruption correspond,'dans la direction S.-E.
une interruption de la zone des diabases, enfin .que le massif du Brocken est courbé en un arc immense .dont la convexité est tournée vers l'est. Au nord du granite se retrouve le quartzite, qui semble avoir été enlevé à sa position première, rejeté vers le nord, et tiré ensuite vers l'est. Les plis de l'Oberharz, si saillants et si nombreux vers le sud, diminuent de nombre et d'intensité en approchant de cet angle rentrant du granite, du côté d'Harzburg. On dirait des vagues qui s'apaisent aux abords d'un malstrom. Plus à l'ouest et plus au nord, elles ont été violemment recourbées, dans la formation dévonienne de Goslar.
Filons de l'Oberharz. C'est à la tension produite par cette flexion superposée au premier plissement qu'il faudra dorénavant attribuer la production des filons de l'Oberharz. Cette théorie n'est point encore faite. Elle devra tenir compte, non seulement de la direction et du pendage des couches et du rejet des filons, mais encore des directions d'abaissement des lignes de selles et de bassins, de l'abondance locale des plis, de la flexion des couches, des renfoncements et formation des ruschels, etc.
Ainsi, concavité du Brocken du côté de l'Oberharz, convexité du côté de l'Unterharz ; flexion, rupture et re-
jet au N.-E. de la chaîne du Bruchberg; à l'ouest de ce bouleversement, soulèvement du massif dévonien du
361
Kahleberg et flexion de ce massif ; à l'est, au contraire, formation des plis définitifs et cassures du terrain dévonien d'Elbingerode : tels sont les principaux rapports architectoniques dans la région du Brocken. Entre le gîte de fer du Spitzenberg, qui semble constituer le véritable prolongement de la zone des diabases, et
l'énorme maSsif de schalsteins du Breitenberg,
M. Lossen admet l'existence d'un ruschel, auquel viendrait s'arrêter l'Oderspalte. Ce ruschel séparerait en effet deux régions qui ont subi des mouvements très différents :
la ligne des selles de l'une va s'abaissant vers le N.-E. celle de l'autre s'abaisse dans le sens contraire. Si maintenant l'on considère que les premiers plissements, au lieu d'être réguliers, formaient dans la réalité comme un grand escalier dirigé vers le N.-W., avec une pente générale N.-E., et que les plis hercyniens forment eux aussi un escalier dirigé vers le N.-E. avec une pente générale N.-W. ; on arrive, avec M..Lossen, à cette conclusion qu'il y a, non seulement flexion plane des couches, mais torsion en spirale, la fente de l'Oder étant Faxe de cette spirale. Ainsi s'explique la traction est qui a ramené au nord du Brocken le fragment brisé de la chaîne du Bruchberg. Il faudra évidemment tenir compte de cette torsion gauche dans la théorie des filons. Quant à ces escaliers que semblent former les plis du Hartz, ils se rapportent évidemment aux degrés qu'a formés souterrainement le magma granitique. D'après cette théorie, les filons de Saint-Andreasberg seraient un peu plus anciens que ceux de l'Oberharz ; ils sont d'ailleurs postérieurs à leurs ruschels. Après eux viendrait l'Oderspalte, puis les filons de l'Oberharz. Les filons de Saint-Andreasberg ont été plus riches en argent, antimoine, arsenic, cobalt, nickel, bismuth ; les autres plus riches en plomb, cuivre et zinc. Ces différences s'expliquent probablement par la grande inégalité de situa-