Annales des Mines (1885, série 8, volume 7) [Image 181]

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DE L'AFRIQUE DU SUD.

GÉOLOGIE GÉNÉRALE ET MINES DE DIAMANTS

verticalement, de manière à bien présenter leurs différentes faces à l'air. Quand les pluies sont abondantes,

répétées, et suivies de soleil, le délitement du blue ground se fait avec une excessive rapidité, souvent en moins de quinze jours ; mais, pendant les périodes de sécheresse qui durent à Kimberley neuf ou dix mois et plus, sans 'une goutte de pluie, la décomposition de la roche

est très lente, et si la compagnie se trouve dans la nécessité, comme cela a lieu malheureusement presque toujours, d'avoir rapidement son diamant pour payer ses

Irais d'exploitation journalière, on est obligé de faire subir à la roche une série de manipulations coûteuses et qui prêtent au vol. Les manipulations qui accélèrent la désagrégation de la roche sont le piquage sur le Iloor, le cassage, l'aspersion d'eau, la reprise et la mise en tas du minerai, l'arrosage des tas, etc. Non seulement ces opérations sont très coûteuses, mais elles ont, en outre, l'inconvénient autrement grave de mettre à découvert les plus gros diamants, et de les exposer à la vue des nègres, qui échappent rarement à la tentation de voler une pierre de quelque valeur. Quel que soit le nombre de surveillants blancs que l'on emploie sur le /loor, la surveillance n'est, en fait, nullement efficace. Aussi Vertement, malheureusement fatal, de hâter la désagrégation du minerai est-il des plus mauvais, et ruineux pour les compagnies qui le pratiquent. Au bout d'un délai variant, suivant les circonstances, de deux semaines à plusieurs mois, le minerai se trouve suffisamment délité et réduit en sable graveleux et en terre fine pour passer à la machine à laver. Il est alors chargé soit dans des wagonnets, soit dans des voitures, puis monté, au moyen de balances ou de plans inclinés, sur une plate-forme (voir l'élévation et le plan,

fig. 1

et 2, Pl. IX) élevée d'environ quelques mètres au-des-

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sus du sol ; le blue ground est alors déversé sur une grille

dont les barreaux ont un écartement d'environ 0",04. Tous les fragments de roche non décomposée (métaphyre , diorites , etc.) , ainsi que les fragments de blue ground non délités, se trouvent séparés par cette grille du minerai diamantifère suffisamment pulvérisé : ils passent dans une glissière et de là dans des wagonnets. Ils sont ensuite triés rapidement à la main et tous les fragments ou lumps de blue-ground sont de nouveau mis de côté pour pourrir et passer à un lavage postérieur. La matière qui a traversé les barreaux de la grille arrive

sur une glissière en tôle où elle est malaxée par des nègres armés de râteaux avec les eaux déjà boueuses provenant du lavage. La matière tombe ensuite dans un trommel à axe légèrement incliné, animé d'un mouvement de rotation assez lent. Ce trommel, partie en tôle percée et partie en toile métallique, fait une nouvelle séparation,

entre les boues diamantifères et les petits fragments de roche, qui sont reçus à l'extrémité du trommel sur une

table, triés à la main, et envoyés au stérile ou au tas de lumps. Tout le long du trommel tombent de minces filets d'eau claire destinés à tenir l'appareil constamment

débourbé. Les boues diamantifères qui se sont ainsi mélangées d'une nouvelle quantité d'eau, se rendent par

des conduites ou des glissières en tôle à la machine à laver proprement dite.

La machine à laver est constituée par un bassin an-

nulaire, en tôle, de 8 à 16 pieds de diamètre, à axe vertical. Autour de cet axe, animé d'un lent mouvement

de rotation, sont fixés des bras, armés de poignards, plongeant dans le bassin annulaire. Les eaux boueuses arrivant tangentiellement par une ouverture percée dans

la paroi extérieure de la machine à laver et avec une certaine vitesse, sont entraînées par cette vitesse même et par la rotation des poignards ; elles vont ressortir, en