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DES HAUTS FOURNEAUX A L'ANTHRACITE.
MISE EN FEU
que les maçonneries soient déjà suffisamment sèches, ou,
si les affaires marchent bien, on n'a pas de temps à perdre et l'on procède à l'allumage, dès que les maçons ont fini leur travail. Si le fourneau est à poitrine ouverte, on installe dans l'avant-creuset une grille de 0m,90 sur 0'1,85, on le recouvre d'une voûte, on construit sous la tympe un mur provisoire en y ménageant un carneau de 25 centimètres de côté ; sur la grille, on allume un feu de houille. Au début, le tirage doit être faible, et l'on rétrécit le carneau avec des briques. Pour les fourneaux à poitrine fermée, on construit à l'extérieur un foyer provisoire de 0",60 sur 0m,90 à 1',20 On ferme imparfaitement le gueulard avec des tôles, pour éviter la sortie trop rapide de l'air chaud. Le feu est continué jusqu'à ce que l'humidité ne se condense plus dans les parties froides du fourneau, et que tout le revêtement intérieur paraisse sec. Le fourneau marchera d'autant mieux et d'autant plus longtemps que cette dessiccation préliminaire sera plus complète. Le temps et le combustible dépensés pour cette opération sont largement regagnés par la bonne conservation de la chemise et par la longue durée de la campagne : doit donc retarder autant que possible le remplissage du fourneau. Si l'on est très pressé de produire, on réduit quelquefois à dix jours la durée de cette opération ; mais il vaut mieux la prolonger pendant deux mois. On ne pourra d'ailleurs dans aucun cas faire complètement disparaître toute l'humidité du revêtement. Un fourneau neuf dégagera souvent de petites quantités de vapeur un mois après sa mise en marche. Toutes choses étant égales d'ailleurs, la durée de la campagne dépend en géné-
ral de la manière dont on aura séché le fourneau au début.
Pendant qu'on fait cette dessiccation, on monte les tuyères et l'on s'assure que toute la canalisation d'eau
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fonctionne parfaitement. On met en marche la machine soufflante, on vérifie l'état des conduites de vent et de leurs vannes. Les buses sont examinées et tenues prêtes être montées. La sole du four est alors recouverte d'une couche de
sciure de bois, de charbon de bois ou d'anthracite en poudre, épaisse de 15 centimètres au moins, pour empêcher les matières en fusion, qui descendront après la mise en feu, de se coller à la sole.'Ouelquefois on néglige cette
précaution, et l'on pose directement sur la sole le bois qui sert à la mise en feu. Dans les fourneaux à poitrine ouverte, un homme entre
sur la sole par l'avant-creuset, et remplit le creuset de bûches de 1m,20 à lm,35 de longueur, posées de champ, et formant généralement deux couches superposées. La hauteur occupée par le bois est ainsi de 2m,50 à 3 mètres. Quand il n'a plus de place, l'ouvrier sort par l'avant-creuset et achève le remplissage de l'extérieur, en plaçant à la fin du petit bois sec et des copeaux. Dans les fourneaux à poitrine fermée, le remplissage se fait entièrement par le gueulard; on pose de champ sur la sole des
bois de 20 à 25 centimètres d'équarissage, hauts de 45 à 60 centimètres, qui supportent les lits de bûches ; remplit l'intervalle entre ces bois de copeaux et de menus
bois, qui, n'étant pas comprimés par la charge supérieure, s'enflammeront aisément. On emploie du bois dur et sec, souvent du chêne.
Une longue expérience a prouvé, dans le district de Lehigh, que ces deux lits de bûches formaient la quantité de bois la plus convenable. Cette quantité est suffisante pour allumer la charge ; une quantité plus forte peut être nuisible et causer des accidents. Quelquefois on remplit le fourneau de bois sur 6 mètres de hauteur, presque jusqu'au sommet des étalages. Cet excès de bois est dangereux, parce qu'il peut provoquer une descente irrégulière