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GÉOLOGIE ET INDUSTRIE MINIÈRE
blement ; car la construction d'une meule exige beaucoup de travail et la main-d'oeuvre est chère dans la péninsule. Le charbon que fabriquent les Malais est de très mauvaise qualité ; il renferme beaucoup de gaz, la carbonisation du bois n'ayant été que très imparfaite ; mais ce défaut est plutôt un avantage dans la métallurgie de l'étain:
ces gaz ont un effet réducteur très puissant, ils rendent le combustible plus inflammable, et il est presque certain qu'un changement de nature des charbons forcerait' à modifier les dimensions et peut-être même la nature des fours employés aujourd'hui. Ces innovations ne peuvent être tentées que par des sociétés européennes et encore réussiraient-elles, que très probablement les fondeurs malais et chinois se refuseraient à les appliquer.
Main-d'oeuvre. Des différents peuples qui vivent dans la Péninsule malaise, les Chinois seuls sont utilisables pour les travaux
des mines, les autres races ne peuvent être employées qu'à des ouvrages secondaires. Les Chinois, patients et travailleurs, sont, en réalité, de bons ouvriers ; il faut cependant, pour les conduire, beaucoup de fermeté et de prudence. En effet, non seulement ils ont apporté avec eux les vices propres à leur race, mais ils ont pris également ceux des peuples au milieu desquels ils vivent. Ils appartiennent tous à des sociétés secrètes auxquelles ils obéissent aveuglément. Les chefs de ces sociétés résident à Poulao Pinang, à Singapour et en Chine ; ils semblent avoir pour but de conserver intactes les coutumes chinoises en s'opposant par tous les moyens aux innovations européennes. Il ne faudrait pourtant pas croire qu'avec cette race toute amélioration soit impossible, on en obtient beaucoup par la douceur associée à la fermeté et à la plus grande justice.
DU ROYAUME DE PÉRAK ET DES PAYS VOISINS. 427
Mieux vaut en effet, avec eux plus encore qu'avec des Européens, laisser une faute impunie que de frapper à faux.
Ouvriers mineurs au mois.
Les ouvriers employés
au mois doivent fournir 24 jours de travail par mois de 30 jours. Ils ont droit à 6 jours de repos, qu'ils peuvent utiliser à leur guise soit pour leur propre compte, soit en
faisant dans la mine des journées supplémentaires payées
à part. Ils travaillent le matin de 6 heures à 9 heures et le soir de 1 heure à 4 heures ; soit 6 heures de travail par jour ou 144 heures par mois. Ces ouvriers sont nourris et reçoivent un salaire men-
suel de 4 7; le coût de la nourriture d'un homme est de e 5 par mois, ce qui porte la dépense totale à e 12, soit 55,20, on par jour 4 0,233 de paie et 4 0,166 de nourriture. La paie normale de l'heure est 4 0,083, celle de l'heure supplémentaire est de e 0,08. Les Chinois considèrent qu'un homme ayant déjà travaillé 6 heures dans la journée ne produit plus autant dans ses heures supplémentaires; aussi la paie est-elle un peu inférieure à celle du travail régulier. Dans les diverses exploitations chinoises que j'ai visi-
tées, j'ai remarqué qu'un terrassier ne fait à l'heure qu'environ les 2/5 du travail que ferait un ouvrier européen dans le même temps ; or l'Européen travaille 12 heu-
res par jour et le Chinois 6. Ceci va nous permettre d'établir le prix de la main-d'oeuvre chinoise rapportée au travail européen. Cinq Chinois, pendant 6 heures, font le travail de deux Européens ; ils sont payés e 0,083 de l'heure, ce qui porte à 4 1,25 le prix de 6 heures de travail européen et à.4 2,50 celui d'une journée de 12 heures, soit 12,50 environ. Dans ce qui précède, je n'ai considéré que l'abatage, mais si l'on fait entrer aussi en ligne de compte les trans- -