Annales des Mines (1887, série 8, volume 11) [Image 38]

Cette page est protégée. Merci de vous identifier avant de transcrire ou de vous créer préalablement un identifiant.

DE CONGÉLATION DES TERRAINS.

76

NOTE SUR DES EXPÉRIENCES

centrale déjà signalée, et quatre troncs de prismes au milieu desquelles elle se trouvait logée.

Les blocs transparents se sont brisés d'une manière absolument différente ; la ceinture transparente entourant le noyau opaque s'est fendillée comme un verre de lampe sur lequel on injecte de l'eau en pluie fine, et s'est renflée sous la pression. Ces résultats, bien que leurs particularités soient dépourvues d'un intérêt pratique au moins immédiat, signalent nettement la fragilité de la glace. Une briquette de glace a donné une résistance de 10 kilogrammes par centimètre carré à la rupture par traction. Résultats. Les résultats pratiques de ces expériences sont les suivants Accroissement rapide de la résistance des terrains lorsque la température s'abaisse. Le phénomène est représenté approximativement pour le sable saturé d'eau par une courbe parabolique dont l'équation est y

0,153x2+ II x ± 20,

dans laquelle y désigne le nombre de kilogrammes par centimètre carré et x le nombre de degrés au-dessous de 0. Lorsque la proportion d'eau diminue et devient les 2/3 de celle qui est nécessaire pour la saturation, la résistance est aussi sensiblement réduite au 2/3 de sa valeur pour le sable saturé, et quand la proportion d'eau n'est plus que de 1/3, la résistance parait réduite aussi à 1/3. A la traction, la proportion d'eau joue un rôle plus considérable encore.

Le sable saturé d'eau à une température d'environ

12° peut résister jusqu'à 40 kilogrammes par centi-

mètre carré et on peut compter 30 kilogrammes avec sécurité si l'eau n'est pas en excès.

77

Avec la proportion en eau des 2/3 du poids nécessaire pour la saturation, la résistance est de 25 kilogrammes. Mais la proportion de 1/3 ne donne qu'une résistance à peu près nulle. En ce qui concerne l'influence de la proportion d'argile, d'eau et de sable, nous voyons que, pour les mélanges où la proportion d'eau et d'argile est, en poids, plus grande que celle du sable , les résultats sont peu différents ; les grains de sable se trouvent noyés dans la masse boueuse dont ils ne modifient pas les conditions de

résistance. La résistance de ces masses boueuses serait environ égale aux 2/3 de la résistance à la compression du sable gelé. Au delà, la résistance augmente à mesure que la proportion de sable devient plus considérable. Ce changement de résistance est indiqué par une modification de la forme de la cassure ; dans le premier cas, cette cassure se produit par des fentes verticales, comme dans le cas de l'eau pure ; dans le second, les fentes sont à éléments verticaux et inclinés comme dans les cubes de sable pur. A la traction, ces phénomènes sont bien indiqués ; le mélange moitié eau, moitié argile, a une résistance voisine de celle de l'eau pure (12 kilogrammes environ, la glace pure avait donné 10 kilogrammes). Cette résistance augmente par l'introduction du sable beaucoup plus vite qu'à la compression.

La terre glaise pure a donné une résistance, à la compression et à la traction, égale à la moitié de celle du sable saturé d'eau. Résumé.

En résumé, les expériences ont mis en

lumière les points suivants 1° Les phénomènes thermiques qui se passent à l'intérieur du tube sont de peu d'importance, la viscosité du liquide y joue un grand rôle ;,